Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Le luxe du jet privé n’a jamais été aussi accessible

Philippe Saint-André, ancien entraîneur du RCT, associé un autre ex-rugbyman, a créé une société au concept économique et écologique. Une sorte de Blablacar... pour jet privé

- KATHLEEN JUNION kjunion@nicematin.fr Site internet : www.le-jet.fr.

Coincé un jour de grève à Paris et devant se rendre à Nice pour un rendez-vous de la plus haute importance, l’ex-rugbyman Christophe Ducluzeau, ancien talonneur de l’ASM Clermont-Auvergne, n’a eu d’autres choix que de prendre un jet privé. Et il a tiré deux constats de cette expérience. « Je me suis dit que c’était très pratique parce qu’en 15 minutes, j’ai embarqué au Bourget, mais j’ai trouvé cela extrêmemen­t cher, alors que d’autres personnes coincées comme moi à l’aéroport auraient pu se joindre à moi pour partager les frais.»

À peine plus cher qu’un vol régulier

Une mésaventur­e qui lui a donné l’idée de créer la société Le Jet. Une compagnie aérienne proposant de voyager en jet privé à des tarifs très avantageux. L’ancien rugbyman, reconverti à l’âge de 30 ans dans le placement de cadres en temps partagé, contacte alors son ami Philippe Saint-André, ex-entraîneur du RCT, ancien capitaine et sélectionn­eur de l’équipe de France. Ils se lancent ensemble dans l’aventure. Il y a un an, ils créent donc leur société, avec des tarifs à peine plus cher que ceux d’un vol régulier. «Le prix varie en fonction de la durée de vol, 45 minutes: 132 euros, 1h30: 297 euros, 3 heures: 385 euros, 6 heures de vol : 550 euros et audelà : 1 700 euros, avec tout

ce que comprend le voyage en jet: service de qualité, accueil personnali­sé, salle d’attente privée…» Et à ce prixlà, les taxes aéroportua­ires sont comprises. 55 % du prix du billet revient aux compagnies de jets privés, et 45 % à la start-up Le Jet (qui travaille avec une quinzaine d’entre elles). Chaque semaine, 15 à 20 vols sont proposés à travers l’Europe. Les réservatio­ns se font entre 1 et 15 jours avant le départ. Et depuis le mois de mai, son équipe de 8 personnes

a mis en place une applicatio­n disponible sur smartphone. «L’applicatio­n permet de recevoir une alerte directemen­t sur son smartphone et de prendre un vol à la dernière minute», précise le fondateur.

Pour éviter que le jet reparte à vide

Mais comment l’ancien rugbyman a-t-il réussi à obtenir des tarifs aussi attractifs ? « Lorsqu’un jet est réservé, il repart souvent à vide ; alors, plutôt que de gaspiller du carburant, d’utiliser du personnel pour rien, les compagnies préfèrent mettre à dispositio­n leur jet à un tarif préférenti­el. » Son concept, c’est un peu le Blablacar du jet privé. «Je crois beaucoup en l’économie collaborat­ive. À terme, j’aimerais inclure dans l’offre une réservatio­n d’hôtel pour qu’un homme ou une femme puisse offrir un week-end de luxe à son partenaire.» Depuis le mois de mai, six vols sont ainsi partis de Cannes. Et Christophe Ducluzeau mise sur la communicat­ion pour toucher d’autres compagnies aériennes et proposer davantage de vols. Afin que le luxe du jet privé devienne accessible à – presque – tous.

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(Photo DR et F.F.) Christophe Ducluzeau et Philippe Saint-André ont créé le concept de jet à partager.
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