Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
HLM rattachées à TPM: le “oui mais” de la gauche seynoise
Les administrateurs de Terres du Sud Habitat, bailleur historique de la ville en passe d’entrer dans le giron de l’agglo, tiennent à rappeler leur conception de la gestion d’un parc locatif social
Va-t-il y avoir du changement pour Terres du Sud Habitat? Ses dirigeants, personnels et administrateurs ne l’espèrent pas. Lundi pourtant, le conseil d’administration de l’office public d’habitat de La Seyne a voté, à la majorité, son rattachement, au 1er janvier 2017, à la communauté d’agglomération Toulon Provence Méditerranée (TPM), l’établissement intercommunal ayant compétence en matière d’habitat. La loi Alur l’impose. Dans la foulée, le maire de La Seyne a organisé une conférence de presse dans son bureau avec les administrateurs seynois de TSH qui, pour la plupart, font partie de sa majorité gauche plurielle (1). Car, après ce vote, somme toute de principe puisqu’en cas de refus le rattachement se fera quand même automatiquement, les uns et les autres avaient des choses à dire.
Une appréhension à peine voilée
Evitant d’emblée de parler d’inquiétude, sans doute pour laisser une chance à la coopération qui se dessine avec l’autre grand bailleur social de l’agglo qu’est Toulon Habitat, les discussions ont vite permis d’entrevoir une certaine appréhension. « Sur le fond, c’est certainement une bonne idée, a commencé un Marc Vuillemot tout en diplomatie, mais à un certain nombre de conditions». Comme d’avoir l’assurance que « la dimension comptable ne primera pas sur la dimension de proximité avec les locataires» ou que «les spécificités de la population seynoise, dont une grande partie connaît des difficultés sociales et financières, seront prises en compte »... Bref, « prévenir tout risque d’éloignement» avec cette population en grande partie fragilisée. «Pour ça, il va falloir provoquer du débat public », a prévenu le maire. Et pour ça, il envisage d’user de sa chère “démocratie participative” pour mettre les habitants du parc locatif social à contribution, non sans une part de stratégie: « Ce sont les premiers concernés et il faut qu’ils soient informés de ces changements». Aussi, il envisage de « recueillir des témoignages des premiers bénéficiaires du droit au logement pour tous, qui remonte à la Seconde Guerre mondiale; on va collecter la mémoire de nos quartiers (Berthe et le centre ancien) pour réaliser des expositions, organiser des rencontres...» Il souhaite clairement que « la population fasse bloc » derrière le bailleur social historique de la ville. Le seul maire de gauche de l’agglomération serait-il un brin méfiant ? « Non... Je ne peux pas imaginer qu’un jour une liste de droite se forme et fasse de l’obstruction aux intérêts des Seynois (au sein du nouveau conseil d’administration à TPM, NDLR). Non, c’est inimaginable... Mais, tout de même, je ne peux pas m’empêcher de penser qu’au cas où ça tourne mal, avoir la population derrière moi, ça pourrait servir».
1. Le président de TSH Yves Gavory (aussi conseiller municipal), le directeur général de TSH David Guengand, les adjoints Anthony Civetti ni, MakkiBoutekka et Joëlle Arnal et Marcel-Paul Magagnosc (exdirecteur des services techniques de La Seyne).