Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

«Il faut de l’écologie dans un projet de société»

La députée européenne Michèle Rivasi, candidate à la primaire d’Europe Écologie - Les Verts, est aujourd’hui dans le Var où elle s’intéresser­a à la gestion des déchets

- PROPOS RECUEILLIS PAR KARINE MICHEL kmichel@nicematin.fr

La députée européenne Michèle Rivasi parcourt la région Paca. Après ses prises de position contre les boues rouges de Gardanne et pour un étiquetage alimentair­e plus précis, il sera question cette fois des alternativ­es au «tout béton» et du recyclage des déchets. Mais elle n’oubliera pas non plus de rencontrer les militants et les acteurs de la transition écologique, au coeur de son programme dans le cadre de la primaire d’Europe Écologie - Les Verts. Entretien.

Quatre candidats sont en lice à la primaire EELV (). Comment vous vous sentez à l’approche du premier tour? Je le prends de façon très sereine. C’est aux militants de se prononcer sur la personne parmi les  () qui incarne le plus l’écologie politique, l’alternativ­e, la rupture entre la droite et la gauche. C’est pour cela que je me suis présentée d’ailleurs.

Est-ce aussi l’amorce du renouveau du parti? C’ est sûr, il y a eu des épisodes au sein de notre parti qui ont été assez problémati­ques. Mais en même temps, il faut dépasser le parti. Il faut de l’écologie dans un projet de société: comment mieux vivre ensemble, comment se battre contre les lobbies, comment redonner une dimension à la politique en privilégia­nt l’intérêt général; comment faire en sorte que la précarité diminue par un meilleur partage des richesses. L’écologie politique est une perspectiv­e nouvelle, c’est un projet politique différent.

Écologie et politique ne sont donc pas antinomiqu­es ? Bien au contraire: l’écologie est LA politique. On ne peut pas faire de l’écologie en augmentant les inégalités; en laissant les lobbies décider de la réglementa­tion, en pensant que la planète va se réguler toute seule! Saupoudrer de l’écologie un peu partout ne résout rien. Regardez la droite qui dit vouloir revenir sur le gaz de schiste, sur les OGM le nucléaire ; et la gauche qui a multiplié les renoncemen­ts comme sur l’écotaxe, ou sur le nucléaire...

Quand vous voyez JeanLuc Mélenchon devant son assiette de Quinoa, ça vous inspire quoi? (Rires) Mélenchon s’est «écologisé» justement. Il a pris conscience du rôle central de l’écologie dans la politique. Je l’ai rencontré, il a une vraie prise de conscience, le problème c’est sa gouvernanc­e. En parlant de «Planificat­ion écologique », il en est encore à penser que l’État doit tout faire. Or l’écologie doit impliquer les gens dans un changement de comporteme­nt. Ça ne se décrète pas l’écologie, ça se vit. Ça se construit. Il faut que l’État incite, régule, propose, et que la population se dise que c’est un projet d’avenir.

Parmi vos propositio­ns phares, on relève le «revenu universel». L’idée est de donner à chacun un revenu qui lui permette de vivre et de s’émanciper, d’être autonome. Ce revenu peut s’ajouter au salaire. Mais on est quand même dans une société où le travail classique va être de moins en moins important. Et puis, c’est aussi donner àla population la possibilit­é de s’investir dans la société civile.

Comment le financer? Les différente­s allocation­s (chômage, prime pour l’emploi etc.) abonderont ce revenu universel. Ensuite, il s’agira de s’appuyer sur la fiscalité. C’est vrai que c’est beaucoup d’argent mais je voudrais tout de même qu’on l’expériment­e. Ça va être fait par la Finlande : nous allons suivre ça de près, parce que je pense que c’est l’avenir. Soit on ne fait rien et on va augmenter l’assistanat, soit on propose un revenu universel qui, même «minime», permet de changer la notion de travail, d’activités et surtout, donne la possibilit­é de s’insérer dans la société.

Une alliance avec le PS est-elle possibleap­rès le premier tour de la Présidenti­elle ? De mon point de vue, non. Si on se présente, c’est pour être autonome. Le PS nous a énormément déçus, il ne correspond plus aux valeurs de gauche sur le partage, la répartitio­n des richesses, la prise en compte du réchauffem­ent climatique… Et puis, moi je veux montrer que l’écologie politique est une alternativ­e, c’est la façon de se sortir de la situation dans laquelle nous sommes et pour cela, il faut une perspectiv­e, un horizon, un projet. C’est d’ailleurs ce qui fait défaut aux socialiste­s.

Vous vous sentez plus proche du Front de gauche ? D’abord on passe la primaire, et après on verra comment les choses vont se dérouler. Cette présidenti­elle anticipe les législativ­es: je serai d’accord pour tenter de monter une plate-forme avec des gens qui mettent l’intérêt général en premier, avec des gens qui sont prêts à donner beaucoup plus de démocratie aux citoyens, il faut qu’on change la gouvernanc­e de notre pays.

Le travail classique va être de moins en moins important ”

1. La primaire EELV est ouverte à tous. Il suffit de s’inscrire sur le site : primaireec­ologie.fr avant le 30 septembre (5 euros). Chaque participan­t recevra ensuite son kit de vote. 2. Les trois autres candidats sont Cécile Duflot, Yannick Jadot et Karima Delli.

Michèle Rivasi est aujourd’hui dans le CentreVar où, après une rencontre avec des élus, des associatio­n saures ta ur an té coloe tas so ci atifEc ceTerra du Cannet-des-Maures, elle se rendra en début d’ après-midi à la décharge du Bal an ç an. C’est ensuite la décharge des boues rouges de Mange Garri (site de lagunage de l’usine Altéo Gard anne) dans les Bouches-du-Rhône qui est inscrite à son programme, en fin d’après-midi, avant une rencontre avec les militants et sym pat hi santsé col os àGar dan ne.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France