Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Grand coeur
En présence de l’ex footballeur varois, nouvelle icône des gestes qui sauvent, 1812 personnes ont pris part à un cours de massage cardiaque XXL, ce week-end à Nice. Ils sont entrés dans le livre des records
Survivant d’un malaise cardiaque en mai dernier, l’ex footballeur David Ginola est devenu une icône des premiers secours. Il était ce week-end à Nice pour promouvoir les gestes qui sauvent érigés en grande cause nationale.
Un ambassadeur revenu d’entre les morts. Mille huit cent douze apprentis sauveteurs venus battre un record mondial. Samedi, au palais Acropolis de Nice, la Grande cause nationale décrétée par le gouvernement a fait battre les coeurs. Ceux des organisateurs tout d’abord: l’Union des sapeurs pompiers du 06 sous l’égide de la Fédération nationale(1) incarnée par Agathe Dhé, Gilbert Guieu et Eric Brocardi. Des amis avant tout. Qui en un mois ont réussi un exploit à plus d’un titre. Celui, tout d’abord, de répondre favorablement au message du gouvernement qui a fait des « gestes qui sauvent» un enjeu majeur. En mobilisant les bonnes énergies, ils ont battu un record. Celui d’organiser le plus grand cours magistral de massage cardiaque au monde. Avec un David Ginola dont le coeur bat plus fort que jamais depuis son accident du mois de mai dernier, à Mandelieu-la-Napoule (lire page suivante).
Savoir alerter les secours
«Cette grande cause nationale, explique le capitaine des sapeurs pompiers Eric Brocardi, c’est avant tout l’occasion de sensibiliser un maximum de personne dans un délai très court. Le message que l’on veut faire passer, c’est que la mort subite de l’adulte c’est quelque chose qui existe. Et on veut faire prendre conscience aux gens qu’il est nécessaire de savoir pratiquer quelques gestes élémentaires, avoir quelques réflexes, qui peuvent sauver des vies». Savoir alerter tout d’abord. C’est l’une des premières leçons de la journée de samedi. «Il faut appeler le 112, qui est le numéro de référence à connaître par coeur. C’est un numéro qui passe toujours, quel que soit le réseau. Ensuite, il faut savoir donner les bonnes informations dans des délais très brefs pour informer au mieux les secouristes. Ces quelques secondes sont déterminantes». Ce « mouvement de résilience », comme l’appelle le capitaine Brocardi, c’est aussi l’enjeu du rendezvous de samedi. Appuyé par le président du département des AlpesMaritimes, le député Eric Ciotti, qui a lui insisté sur le retard en France en la matière, par rapport aux pays nordiques. Et s’est fait une promesse: celle «d’inscrire au plus vite les cours de sauvetage dans les programmes scolaires».
Chaque citoyen peut être amené à sauver des vies
Volonté qui prend d’autant plus d’envergure que la France, la Côte d’Azur, ont été frappées, ces derniers mois par des actes terroristes d’une cruauté sans nom. «Chaque jour, chaque citoyen peut contribuer à la sécurité civile. Ce n’est plus une option. C’est une obligation», ajoute Eric Brocardi. D’où ce cours magistral qui est entré, samedi, dans les annales du Guinness Book en battant le précédent record détenu par des Anglais au nombre de 1750.
Stopper une hémorragie
«Je ne dis pas que c’est la fin de l’insouciance, précise encore le capitaine Brocardi, je dis que l’on peut, que l’on doit vivre normalement mais en gardant en tête de toujours faire attention aux autres». Lors d’un attentat bien sûr. Mais surtout à cause d’accidents du quotidien qui sont dans 50 % des cas à l’origine de décès en France. «C’est pourquoi après l’alerte et le massage cardiaque, on a également organisé une formation sur la pose d’un garrot. Le 14 juillet, beaucoup de sapeurs pompiers n’avaient plus de ceintures à leurs pantalons. Savoir stopper une hémorragie, c’est aussi casser une barrière. Tout comme le massage cardiaque. Rien n’est compliqué. Il suffit de vouloir s’informer.» C’est ce qu’ils ont fait samedi. 1. En collaboration avec la Protection Civile et la Croix Rouge Française.