Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Villa Aurélienne: la génèse d’un essor culturel
Fréjus Propriété de la commune depuis 1988, la superbe demeure au style néo-palladien constitue l’une des « vitrines » patrimoniales de la commune. Retour sur la génèse de son essor culturel
Elle se dresse sur une butte, au nord-est du centre ancien, mais ses contours, que l’on devine depuis le rond-point de l’Europe, restent en partie dissimulés par la pinède du parc de 24 hectares qui l’abrite. Comme par pudeur. À la fois rayonnante et discrète : l’atout charme de la Villa Aurélienne, dont l’histoire est manifestement liée à des personnalités politiques et/ou artistiques. Construit en 1889 pour James Crossman riche héritier de brasseurs anglais, le « château Aurélien » revint à la famille Schweisguth, liée à Maurice Couve de Murville, ancien ministre des Affaires étrangères sous la présidence René Coty et Premier ministre du général de Gaulle (qui aurait séjourné plusieurs fois dans la villa). La bascule interviendra le 14 octobre 1988. Devenue propriété de la municipalité de Fréjus (lire par ailleurs), cette villa de 1700 m2, inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, a été rénovée dans son style architectural d’origine sur le modèle de la Renaissance italienne. Labellisée par le conseil général du Var, la Villa Aurélienne est aujourd’hui consacrée aux manifestations culturelles, principalement aux expositions photographiques. Elle accueillera d’ailleurs, tout prochainement, une exposition dédiée à la catastrophe du barrage de Malpasset. Mais il n’y a pas que la villa qui vaut dorénavant le coup d’oeil et fait se déplacer les curieux. Côté jardin, le parc aurélien bénéficie d’un jardin botanique, s’articulant autour de la thématique des plantes vasculaires méditerranéennes, qui constitue un patrimoine naturel inestimable et fait l’objet d’une gestion écologique (lire ci-dessous). Autant d’atouts à (re)découvrir.
1. D’après les archives cadastrales. Renseignements et heures d’ouverture au 04.94.52.90.49.
L’architecture générale de l’édifice porte l’influence de Palladio, un architecte italien (), notamment sur la façade antérieure qui, avec ses galeries superposées de colonnes en marbre ou en calcaire, rappelle le palais Chiericati à Vicence. Les pièces du rez-de-chaussée et de l’étage (photo ci-contre) s’organisent autour d’une cour à péristyle couverte d’une verrière.