Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
A Six-Fours, le respect animal s’invite à la cantine
La défense de la cause animale est souvent proie aux sarcasmes en politique. Pourtant, à Six-Fours, la proposition d’Erik Tamburi, conseiller municipal Debout la France, n’est pas apparue anecdotique. Le groupe majoritaire, comme le groupe FN, l’ont approuvé lors du dernier conseil municipal. Conséquence : la viande servie dans les cantines, maisons de retraite et centres aérés de la ville devra désormais provenir d’abattoirs qui pratiquent exclusivement l’étourdissement. « C’est ce que recommande l’Ordre national des vétérinaires, pour respecter le bien-être animal », explique Erik Tamburi. Par ailleurs, les oeufs proviendront uniquement de poules élevées en plein air. Et la Ville prépare un avenant qui modifiera le cahier des charges des sociétés de restauration collective qui fournissent la commune.
Quatre objectifs
C’est une première étape dans les objectifs que poursuit Erik Tamburi. Premier d’entre eux, le respect les animaux. «Ce qui se passe dans les abattoirs est très choquant. On a pu voir sur des vidéos des employés qui s’amusaient, qui brûlaient les cochons à la cigarette. Si nos enfants voyaient ça… il y a de quoi avoir honte. Ils sont bien plus sensibles que nous à la cause animale. Revenons au bon sens ». Deuxième objectif : soutenir le modèle agricole français d’élevage en plein air. Exit les oeufs de batterie donc. Mais le conseiller municipal souhaite aussi, à terme, «ajouter l’interdiction de servir de la viande qui viendrait d’une ferme-usine ». Il souhaite également que la démarche soit traduite auprès des enfants, par un apprentissage du “bienmanger La Ville modifie le cahier des charges des sociétés de restauration collective qui fournissent la commune, afin de n’autoriser que la viande provenant d’abattoirs qui étourdissent les animaux avant de les tuer.
”. « Dans les écoles, apprendre aux enfants à lire les étiquettes, à reconnaître les numéros des oeufs ». Enfin, il poursuit un objectif de santé publique. «Cortisone, adrénaline, bactéries… On bouffe n’importe quoi », lâche-t-il sans détour. Toujours est-il que ce changement n’entraînerait pas un surcoût important pour la Ville. «Si le repas demande quelques centimes supplémentaires, la Ville fera sûrement l’effort», avancet-il. L’élu espère que sa proposition dépassera les frontières de Six-Fours. Il doit prochainement s’entretenir avec le conseil départemental afin de l’appliquer, pourquoi pas, dans les collèges varois. « On crée le mouvement. Les gens aiment les animaux et veulent savoir ce qu’ils mangent».