Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
MANUEL VALLS ENVISAGE DE PROLONGER L’ÉTAT D’URGENCE
L’état d’urgence, un régime d’exception en vigueur depuis un an et dont l’efficacité est mise en question, devrait être prolongé en janvier pour plusieurs mois et durant une campagne présidentielle à hauts risques. «Nous allons vivre encore sans doute pendant quelques mois avec cet état d’urgence», déjà reconduit fin juillet pour six mois, a prévenu Manuel Valls, hier, sur la BBC. « Il est difficile aujourd’hui de mettre fin à l’état d’urgence. D’autant plus que nous allons nous engager dans une campagne présidentielle dans quelques semaines avec des meetings, avec des réunions publiques. Donc il faut aussi protéger notre démocratie », a expliqué le Premier ministre. Créé en , durant la guerre d’Algérie, ce statut permet notamment à l’État d’assigner à résidence toute personne « dont l’activité est dangereuse pour la sécurité et l’ordre publics » et d’ordonner «des perquisitions à domicile de jour comme de nuit » sans passer par l’autorité judiciaire. Les autorités françaises peuvent également décider la fermeture provisoire des salles de spectacles et des lieux de réunion et d’« interdire la circulation des personnes ou des véhicules » dans certains lieux ou à certaines heures, ou instituer « des zones de protection ou de sécurité où le séjour des personnes est réglementé ». Cette prolongation ne fait guère de doute, selon Sébastien Pietrasanta, rapporteur PS de la commission d’enquête parlementaire sur les attaques djihadistes de . « Mais comment voulez-vous que cette décision [de ne pas prolonger] soit prise après ce qu’il s’est passé à Nice, entre autres, et alors que nous sommes en pleine période pré-présidentielle? », a fait valoir dans L’Obs le député des Hauts-de-Seine. « Quelle sera la responsabilité de celui, en l’occurrence le président de la République ou le Parlement dans son ensemble, qui lèvera l’état d’urgence ?», ajoute-t-il. «Qui osera le faire ? »