Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Une journée en campagne
LE MAIRE OFFENSIF
A une semaine du premier tour de la primaire, Bruno Le Maire n’entend pas céder un pouce de terrain. Le visage du renouveau à droite (même si Jean-Frédéric-Poisson entend lui piquer ce titre : « Je suis le seul nouveau à cette élection », glisse-t-il) réclame des mesures fortes, un an après les attentats islamistes du novembre à Paris : « Ce qui compte, c’est de mettre en place une justice d’exception, pour interpeller les individus avant qu’ils ne passent à l’acte », lâche-t-il sur BFM. Concrètement, il réclame une incarcération des fichés S les plus sensibles, sous contrôle des juges : « Cela ne veut pas dire incarcérer tous les fichés S, cela n’aurait pas de sens ». Petite pique à Nicolas Sarkozy, qui veut enfermer ces fichés S dans ces centres de rétention administrative.
FILLON (TROP) CONFIANT?
« Je serai au second tour ». Dans le JDD, François Fillon le dit deux fois. Les derniers sondages – auxquels plus personne ne croit depuis la faillite de l’élection de Donald Trump – semblent donner des ailes à l’ancien Premier ministre. « Jusque-là, dès que j’arrivais quelque part en province, un journaliste me tendait son micro avec compassion : “Vous y croyez encore ?” », raconte-t-il avec gourmandise. « Aujourd’hui, on me demande jusqu’où ma campagne peut aller ». Depuis le début, lui s’enorgueillit de parler du fond, quand « certains perdent leur sérieux en parlant de frites et de jambon ». Il est vrai que les Français n’aiment pas qu’on leur impose un scénario. Mais qui sait : la surprise viendrat-elle de Fillon… ou d’un de ses adversaires ?
JUPPÉ ET LES RG
Alain Juppé a encore trouvé un moyen de critiquer Nicolas Sarkozy. Sur France , le favori des sondages a attaqué son rival, qui l’avait pourtant nommé ministre : « Nous avons fait une erreur avant en supprimant les renseignements généraux, le renseignement territorial ». Avant d’admettre : « Il faut reconnaître ses erreurs et j’en étais ». De là à dire qu’il était coresponsable…
UN PEU DE RESPECT
« Nous avons inventé les primaires et maintenant nous sommes imités par la droite ». Sur Europe , le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, se rebelle, ironise et goûte même le « suspense » de cette primaire à droite. Au passage, il rappelle que « c’est la primaire socialiste qui désignera qui sera le candidat socialiste ». Avec François Hollande comme candidat ? « Il a annoncé et il a redit qu’il prendrait sa décision au mois de décembre et qu’il l’annoncerait à ce moment-là, est ce qu’on ne peut pas un peu le respecter ? C’est le minimum ».