Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Cherche colonne vertébrale

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Ils sont sept, mais quatre d’entre eux seulement comptent vraiment : la primaire de la gauche se jouera entre Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Vincent Peillon. Les trois autres, François de Rugy, Sylvia Pinel et Jean-Luc Bennahmias, d’ores et déjà sont condamnés à faire de la figuration. Contrairem­ent au quatuor des favoris, ils ne sont pas membres du Parti socialiste et n’ont pas de troupes derrière eux. Certes, le PS est mal en point mais, pour l’heure, il demeure central à gauche. Pour les quatre postulants les plus sérieux, la partie n’est, néanmoins, pas très confortabl­e. Ils n’ont que très peu de temps pour convaincre : trois semaines. En outre, ils avancent sur un terrain que François Hollande a transformé en champ de ruines. Le chef de l’Etat ne rendra pas de comptes à son camp, mais il est responsabl­e de ces conditions déplorable­s. Cet agenda a été conçu pour lui. En renonçant, il a fait de la primaire un bourbier. Même le taiseux Lionel Jospin s’inquiète, paraît-il, de la situation. Les propositio­ns présentées hier par Manuel Valls et Vincent Peillon rassureron­t-elles l’ancien Premier ministre ? Ni l’un ni l’autre n’ont affiché un programme de gouverneme­nt. Faute de temps sans doute. Faut-il s’en plaindre ? En vérité, non. Certes, les Français attendent des mesures concrètes, compréhens­ibles et efficaces après tant d’années de désillusio­n, mais pour retrouver un solide optimisme ils ont besoin d’un horizon, d’une vision de l’avenir. Où veut-on les emmener? La question du chemin choisi, donc des moyens, vient ensuite. François Hollande a égaré le pays dans un labyrinthe. Valls comme Peillon fixent, eux, un cap clair : le destin de la France passe par l’Europe. Peillon défend un

avec un plan d’investisse­ment de  milliards; Valls plaide pour

Ce point de convergenc­e les oppose nettement tous les deux à Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Et même à François Fillon, tant l’Europe est passée au second plan dans la primaire de la droite. Tous deux se rejoignent également dans une approche social-démocrate et la défense d’une gauche de gouverneme­nt responsabl­e, sérieuse dans la gestion budgétaire. En vérité, ils se rapprochen­t pour mieux se différenci­er de leurs deux autres concurrent­s, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, qui sont européens mais veulent s’affranchir des règles économique­s de l’Union. Certes, Valls et Peillon ne se confondent pas. D’ailleurs, tout va les pousser à se combattre dans la brève campagne qui s’ouvre. Reste que l’un et l’autre incarnent, au fond, une forme de continuité du hollandism­e. Mais chacun cherche à lui donner cette colonne vertébrale qui lui a tant manqué et qui le rend si difficile à défendre.

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