Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Galère à la gare
Saint-Raphaël Stoïcisme et fort self-control étaient de rigueur, hier matin, sur les quais
Patience et gare SNCF, cela doit souvent aller de pair. Qui n’a jamais senti son derrière se fossiliser sur un banc dans l’attente d’une rame fantôme? Hier, à Saint-Raphaël, trois trains sur quatre étaient aux abonnées absents. « Mais il faut faire avec», soupire Mme Manoyar. Cette retraitée et son mari ont tenté leur chance à la gare de Valescure, celle d’Agay étant désertée. Heureusement pour eux, ils n’ont pas trop à attendre: un train à destination de Marseille part à 11 h 14. « C’est triste pour les vacanciers, ce genre de grève », renchérit-elle avant de monter à bord.
Seulement sept TGV
De l’autre côté du hall, un duo de jeunes hommes crie au scandale en apprenant que plusieurs TER sont annulés. Ils refusent de répondre aux questions : « Ça ira, notre journée est assez gâchée comme ça ». Certains voyageurs glissent dans les bras de Morphée, d’autres dissimulent mal leur frustration. En définitive, il n’y aura que sept TGV ce jeudi – terminus à Nice, Marseille et Paris – qui arriveront à plus d’une heure d’intervalle, voire deux en fin de journée. Peut-être pour pallier la colère froide des usagers, un carré d’agents de la SNCF s’improvisent conseillers. « Il en faut dans une journée comme
celle-là», précise l’un d’eux. Son collègue supervise un point d’information de fortune, tandis que d’autres partent à la rencontre des voyageurs.
« Ils doivent avoir une bonne raison »
Parmi eux, Zoya et Mhossine, vacanciers allemand et suisse, s’arrachent les cheveux devant
la borne d’achat. «On ne comprend pas, partagent-ils. Soit les trains sont complets, soit ils sont
annulés. » Venus tôt pour réserver les billets, ils tombent de haut : ils n’étaient pas au courant du mouvement social. « S’ils font grève, c’est qu’ils doivent avoir une bonne raison, pondère Mhossine. Notre avion part de Nice à 17 heures, on peut toujours prendre le bus.» A contrario, un couple repart bredouille, lui qui avait prévu de profiter de la «journée senior» de la Foire de Nice. L’agent SNCF conseille aux usagers de privilégier « d’autres alternatives de transport ou de rester sur place ». Et quand on n’a pas le choix ? C’est bien la question que se posent Arlette, Madeleine, Henry et Marcel, originaires de Briançon. « On était censé arriver en début de matinée, on arrivera finalement à 21 heures », s’insurge Arlette. De base, les amis en vacances bénéficiaient d’une correspondance directe vers Briançon. Ils devront, en définitive, aller jusqu’à Marseille pour prendre un bus à 17 heures.