Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Les fines gueules mondiales
Après « Gueules du rugby », le Toulonnais Jean-Pierre Pages récidive avec « Faces of rugby ». Un ouvrage riche de beauté et de secrets
Faces of Rugby. Un livre. Non. Bientôt beaucoup plus qu’un simple livre. Un millefeuille. D’art. D’âmes... D’hommes. D’amour... Une bible perchée au-dessus de la mêlée. Vouée corps et coeurs à des gueules. Parfois cassées. Cabossées. Lézardées. Capturées... Des peaux coriaces aux reflets forts de sens. Dénués de tricheries. Au coin des rides creusées. Des cicatrices collectionnées. Torrents porteurs de leurs multiples faits d’armes... À ces rugbymen d’en haut qu’un Toulonnais d’en bas s’en est allé inviter à un drôle de bal. Celui d’une aventure grandiose. Couchée, avec sensibilité, sur l’universalité du papier glacé. Jean-Pierre Pages, nomade de l’ovalie, a donc entamé son périple autour du globe. Avec pour unique obsession de saisir la force de leur image. Trophée de chair témoignant de leurs campagnes émérites...
Presque une source d’éternité
« Ah ! il faut y monter à l’Himalaya. Relater plus de 50 ans d’histoire du rugby mondial dans un ouvrage
unique, c’est coton... » Mais quel beau chemin à emprunter pour le Gavroche de la rade et ses révolutionnaires du conte aux magiques pixels. Magnifié par le son et l’image animée... Car le Pages ne se contentera pas d’une cascade de pages, frappées des portraits de 400 joueurs. À ces lettres de l’être, l’alchimiste apportera la modernité du
digital. Presque une source d’éternité. Pour le sujet. Et l’acquéreur du grimoire... « L’intégration d’un QR code associé à chaque portrait permettra d’accéder à une vidéo
inédite. » Aux coulisses de l’oeuvre majeure. Aux interviews, pour la plupart confiées au colosse Julien Pierre, complice de ce « book movie », avec en renfort, en deuxième ligne, Jamie Cudmore.
Tant de respirations atypiques
D’anciens Jaunards – « un comble pour le Toulonnais
que je suis », s’amuse Pages – métamorphosés en capitaines facilitateurs de contacts aux quatre coins de la planète. Afin de nourrir la bête, en proie à être belle en 2019. Millésime de coupe du monde ! Vie sera enfin offerte au recueil. La première d’une longue série de respirations atypiques : un film vu de l’intérieur confié à Riot House Production. Une exposition itinérante mondiale. Des soirées de dédicaces... À Toulon, on l’espère. D’autant que les Barbares de Mayol seront légion (d’honneur) dans ce « Faces of rugby ». Gallion, Champ, Califano, Dominici, Bastareaud, Guirado, Giteau, Wilkinson, Nonu, Umaga, Botha... La liste est aussi haute que le Faron. Les portraits encore à patiner. Tout comme la « une », inspirée, dit-on sous la queue-de-pie, du chef d’orchestre von Karajan. Il ne pouvait y avoir plus belle note d’ouverture pour ce concert dont l’empreinte, sans nul doute, marquera les mémoires.