Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Les députées du Var sur le pont de la loi de programmation militaire
La députée de la 4e circonscription, Sereine Mauborgne (La République en marche) était en première ligne cette semaine, lors de l’examen de la loi de programmation militaire
VQuelles sont les priorités de la loi de programmation militaire, (LPM), examinée jusqu’à mercredi dernier par les députés ? Nous avons voulu que les militaires et leur famille soient mis en avant ; afficher que le recrutement d’un militaire, c’est aussi l’engagement d’une famille. Nous avons voulu une loi à hauteur des hommes et des femmes engagés. Leur montrer que, notamment, l’accent est mis sur les équipements individuels (casques, armes à feu, lunettes etc.) sur les deux ans qui viennent.
Le retour du service militaire va-t-il impacter les militaires professionnels ? Il n’est, volontairement, pas inscrit dans la loi de programmation militaire. Le service national universel (SNU) va demander un arbitrage budgétaire, d’emplois humains etc. qui lui sera totalement dédié. La loi de programmation militaire s’attache, elle, à fixer les objectifs à servir, les moyens pour y arriver, et l’avenir à préparer. Par exemple, si on veut remplacer notre porte-avions à l’horizon – date de sa fin de vie programmée – il faut lancer les études avant la fin de cette loi de programmation militaire-là. Elles sont d’ailleurs prévues.
Pas d’ébauches en revanche, d’études pour un deuxième porte-avions ? Nous sommes aujourd’hui dans la mutualisation des moyens, les LPM doivent mettre en avant la consolidation des coopérations européennes. On sait que des pays autour de nous s’équipent actuellement (de porte-avions, Ndlr). L’objectif est d’assurer l’inter-opérabilité des forces armées, de maintenir les coopérations européennes pour, éventuellement, déployer plus largement des moyens. Il ne faut pas non plus se leurrer sur les objectifs : le Charles-de-Gaulle, qui accueille toutes les armées à son bord – y compris les Américains dans le cadre de coopérations en Méditerranée – suffit. On n’est pas en rupture capacitaire même si on attend la fin de l’IPER (Indisponibilité périodique pour entretien et réparation) en juin prochain. Et puis, nous avons des sujets tout aussi importants sur les avions ravitailleurs, les chars, dont il est plus urgent de s’occuper.
On parle beaucoup de la place de d’intelligence artificielle dans l’armée. Cela se traduit dans la LPM par deux axes de recrutements prioritaires : à la Direction générale des armées (DGA), où on demande des ingénieurs notamment en intelligence artificielle mais pas seulement. L’espace est aussi au coeur du débat, puisque l’on sait que notre indépendance d’accès à l’information satellitaire dépend de la manière dont la France reste positionnée sur la protection de l’espace. C’est un sujet extrêmement important pour la France et l’Europe, en matière de suprématie. On a aussi un fort potentiel de recrutement sur le renseignement militaire car on sait que c’est la clé de voûte de la politique : éviter la guerre permet de conserver la paix.
Vous avez proposé un amendement sur la possibilité donnée aux femmes de concilier carrière militaire et maternité... Aujourd’hui, notamment dans la Marine, les femmes officiers abandonnent leur carrière vers ans parce qu’elles veulent des enfants et qu’il est difficile de concilier les deux. Là, on leur propose de prendre un congé pour convenance personnelle de ans, en gardant un lien avec l’active en rejoignant la réserve opérationnelle. Elles travaillent à temps choisi, conservent leur avancement, le lien avec l’armée et nous, on conserve leurs compétences. On espère que cette barrière des ans leur permettra de se réengager après. Cela nous permettrait d’avoir plus de femmes dans le dernier tiers de la pyramide (de hiérarchie). beaucoup à apporter dans ce domaine : elles contribuent, de façon très importante, à la compétitivité et à l’excellence technologique de la France, et sont à l’origine de nombreuses innovations de rupture. » Et la députée Guérel de conclure : «Le soutien à ces acteurs innovants pourrait donner lieu à une baisse des coûts des groupes industriels français, et donc à une hausse de la compétitivité sur la scène internationale, qui favoriserait les exportations, nécessaires au développement des start-up, PME et ETI du secteur de la Défense ». Un argumentaire qui n’a pas convaincu la majorité parlementaire puisque seul l’amendement sur la « journée défense et citoyenneté » a été accepté.