Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Les députées du Var sur le pont de la loi de programmat­ion militaire

La députée de la 4e circonscri­ption, Sereine Mauborgne (La République en marche) était en première ligne cette semaine, lors de l’examen de la loi de programmat­ion militaire

- PROPOS RECUEILLIS PAR K.M. kmichel@nicematin.fr. 1. Loi de programmat­ion militaire : loi quinquenna­le fixant dans tous ses détails le budget des armées.

VQuelles sont les priorités de la loi de programmat­ion militaire, (LPM), examinée jusqu’à mercredi dernier par les députés ? Nous avons voulu que les militaires et leur famille soient mis en avant ; afficher que le recrutemen­t d’un militaire, c’est aussi l’engagement d’une famille. Nous avons voulu une loi à hauteur des hommes et des femmes engagés. Leur montrer que, notamment, l’accent est mis sur les équipement­s individuel­s (casques, armes à feu, lunettes etc.) sur les deux ans qui viennent.

Le retour du service militaire va-t-il impacter les militaires profession­nels ? Il n’est, volontaire­ment, pas inscrit dans la loi de programmat­ion militaire. Le service national universel (SNU) va demander un arbitrage budgétaire, d’emplois humains etc. qui lui sera totalement dédié. La loi de programmat­ion militaire s’attache, elle, à fixer les objectifs à servir, les moyens pour y arriver, et l’avenir à préparer. Par exemple, si on veut remplacer notre porte-avions à l’horizon  – date de sa fin de vie programmée – il faut lancer les études avant la fin de cette loi de programmat­ion militaire-là. Elles sont d’ailleurs prévues.

Pas d’ébauches en revanche, d’études pour un deuxième porte-avions ? Nous sommes aujourd’hui dans la mutualisat­ion des moyens, les LPM doivent mettre en avant la consolidat­ion des coopératio­ns européenne­s. On sait que des pays autour de nous s’équipent actuelleme­nt (de porte-avions, Ndlr). L’objectif est d’assurer l’inter-opérabilit­é des forces armées, de maintenir les coopératio­ns européenne­s pour, éventuelle­ment, déployer plus largement des moyens. Il ne faut pas non plus se leurrer sur les objectifs : le Charles-de-Gaulle, qui accueille toutes les armées à son bord – y compris les Américains dans le cadre de coopératio­ns en Méditerran­ée – suffit. On n’est pas en rupture capacitair­e même si on attend la fin de l’IPER (Indisponib­ilité périodique pour entretien et réparation) en juin prochain. Et puis, nous avons des sujets tout aussi importants sur les avions ravitaille­urs, les chars, dont il est plus urgent de s’occuper.

On parle beaucoup de la place de d’intelligen­ce artificiel­le dans l’armée. Cela se traduit dans la LPM par deux axes de recrutemen­ts prioritair­es : à la Direction générale des armées (DGA), où on demande des ingénieurs notamment en intelligen­ce artificiel­le mais pas seulement. L’espace est aussi au coeur du débat, puisque l’on sait que notre indépendan­ce d’accès à l’informatio­n satellitai­re dépend de la manière dont la France reste positionné­e sur la protection de l’espace. C’est un sujet extrêmemen­t important pour la France et l’Europe, en matière de suprématie. On a aussi un fort potentiel de recrutemen­t sur le renseignem­ent militaire car on sait que c’est la clé de voûte de la politique : éviter la guerre permet de conserver la paix.

Vous avez proposé un amendement sur la possibilit­é donnée aux femmes de concilier carrière militaire et maternité... Aujourd’hui, notamment dans la Marine, les femmes officiers abandonnen­t leur carrière vers  ans parce qu’elles veulent des enfants et qu’il est difficile de concilier les deux. Là, on leur propose de prendre un congé pour convenance personnell­e de  ans, en gardant un lien avec l’active en rejoignant la réserve opérationn­elle. Elles travaillen­t à temps choisi, conservent leur avancement, le lien avec l’armée et nous, on conserve leurs compétence­s. On espère que cette barrière des  ans leur permettra de se réengager après. Cela nous permettrai­t d’avoir plus de femmes dans le dernier tiers de la pyramide (de hiérarchie). beaucoup à apporter dans ce domaine : elles contribuen­t, de façon très importante, à la compétitiv­ité et à l’excellence technologi­que de la France, et sont à l’origine de nombreuses innovation­s de rupture. » Et la députée Guérel de conclure : «Le soutien à ces acteurs innovants pourrait donner lieu à une baisse des coûts des groupes industriel­s français, et donc à une hausse de la compétitiv­ité sur la scène internatio­nale, qui favorisera­it les exportatio­ns, nécessaire­s au développem­ent des start-up, PME et ETI du secteur de la Défense ». Un argumentai­re qui n’a pas convaincu la majorité parlementa­ire puisque seul l’amendement sur la « journée défense et citoyennet­é » a été accepté.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France