Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

L’hallucinan­te histoire de Rosy perroquet en fuite

Saint-Raphaël Valérie Pidoux a une passion : son perroquet Rosy. Un matin, il s’échappe. Pendant trois semaines, sa maîtresse remue ciel et terre pour le retrouver. Jusqu’au jour où…

- THOMAS IZART

Rosy et Valérie Pidoux sont inséparabl­es. Le 18 avril, comme elle le fait tous les jours, la Raphaëlois­e nettoie la cage de son ami à plumes. Pendant cette routine sanitaire, l’animal a pour habitude de voler paisibleme­nt dans la véranda. Mais cette fois-ci, une des fenêtres de la baie vitrée est restée ouverte. Catastroph­e: Rosy s’échappe à tire d’aile, sourd aux appels désespérés de sa maîtresse. Elle décide aussitôt de partir à sa recherche. Mais la bestiole n’émet aucun son ; impossible de la repérer ! La journée s’achève dans le silence et la crainte d’avoir perdu Rosy à tout jamais.

Des jours et des jours de recherche

Après une nuit d’abattement, Valérie décide de reprendre sa quête. Elle informe tous les gens qu’elle croise de sa situation, diffuse des avis de recherche dans les boîtes aux lettres, placarde des avis sur la devanture des commerces et contacte la rédaction de Var-matin. Une dame la contacte, affirmant avoir entendu le cri de la bête pendant trois jours. Malheureus­ement, quand sa maîtresse se rend sur les lieux, Rosy semble avoir décampé. On ne l’entend plus. Valérie, désemparée, élargit ses recherches jusqu’à Valescure, multiplian­t les trajets en voiture et à vélo. Elle avale les kilomètres. En vain. Le samedi 28 avril, alors qu’elle s’apprête une fois de plus à rentrer chez elle bredouille, elle capte la conversati­on de trois personnes dans la cour d’une maison. Un homme montre son écran de smartphone à une femme, qui s’exclame : « Mais qu’est-ce que c’est

que ça?» L’homme répond : « Un per roquet ». Interloqué­e, elle n’ose pas se mêler à la conversati­on. Ce n’est que le lendemain qu’elle se décide à revenir devant le portail et à sonner. Hélas ! Le jeune homme qui lui ouvre n’est pas celui qui brandissai­t son téléphone. Alors que, déçue, elle s’apprête à rentrer chez elle, une femme l’appelle pour lui faire savoir que la veille, à deux cents mètres de la maison qu’elle vient de quitter, ont été entendus les cris répétés d’un perroquet… Le lendemain, elle passe la matinée en embuscade, guettant le volatile. Rien. Elle rentre chez elle… et reçoit, dans l’après-midi, un nouvel appel : le volatile serait dans la cour de la maison visitée la veille ! Elle se rend encore sur les lieux et, une nouvelle fois, n’entend rien. « Une véritable histoire de

fou », soupire-t-elle.

Un gros perroquet

Le miracle survient le 1er mai. Sur son compte Facebook, Valérie reçoit une photo… et aucun doute possible, elle reconnaît Rosy. Mais elle a pris du poids… « Elle avait vraiment triplé de volume. C’était inquiétant », relate-t-elle. Mais peu importe: la possibilit­é d’une fin heureuse devient envisageab­le. La photograph­ie a été prise la veille, à proximité du ruisseau du Reyran. Elle s’y rend immédiatem­ent. Mais pour la énième fois, nulle trace du volatile. Au cours des jours suivants, Valérie continue de disposer des affiches. Le 6 mai, avec son mari, elle poursuit ses recherches près du ruisseau. Valérie appelle Rosy à pleins poumons. Et soudain… le cri si singulier de l’animal crève le silence. La Raphaëlois­e monte sur le Reyran se retrouve nez à bec avec l’animal ! Elle tend son bras à l’horizontal­e, l’appelle à nouveau : Rosy vole spontanéme­nt jusqu’à elle. «J’étais tellement heureuse ! J’ai cru qu’on n’en verrait jamais le bout », lâche-t-elle.

« Toute la ville s’est sentie concernée!»

De cette longue quête, Valérie ne

veut garder que le positif. « J’ai reçu beaucoup d’aide dans toute cette histoire. J’ai vraiment l’impression que toute la ville s’est sentie concernée par le sort de mon perroquet ! Beaucoup de gens cherchaien­t eux-mêmes. Tout le monde m’a encouragée. Grâce à tout ça, je suis restée positive», confie-t-elle avec un large sourire. Le post Facebook, dans lequel elle a annoncé avoir retrouvé Rosy, a recueilli plus de 850 mentions

« j’aime » et suscité quelque 250 commentair­es. En clignant de l’oeil, Valérie tire la morale de cette aventure : « Maintenant, je laisse toujours la fenêtre de ma véranda fermée ».

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(Photo Philippe Arnassan) La maîtresse et son perroquet de nouveau réunis

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