Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Une nouvelle maison d’enfants à caractère social
Neuf jeunes confiés à l’Aide sociale à l’enfance ont élu domicile depuis le début de l’année dans une structure d’accueil neuve : Le Nid. Avec pour projet de développer leur autonomie
Que Le Nid vive longtemps ! Avec un confort optimal
pour les enfants ! » Ainsi concluait Patricia Arnould, conseillère départementale du Var et présidente de la commission de surveillance du Centre départemental de l’enfance (CDE, lire encadré), hier, son discours inaugural de la nouvelle maison d’enfants à caractère social (Mecs) de Draguignan, ouverte depuis janvier.
Des jeunes de à ans
« Ici, nous accueillons des mineurs sur décision judiciaire ou administrative, dans le cadre de la protection de l’enfance. » Houaria Beghersa est directrice par intérim du Centre départemental de l’enfance (CDE). Et elle ne fait pas ce métier par hasard. « Je travaille dans le service public. C’est-à-dire, par définition, l’aide en direction des autres, de ceux qui sont en difficulté. C’est ce qui me plaît. » Hier matin, l’heure était donc au lever de rideau sur cette nouvelle maison d’enfants à caractère social (Mecs) baptisée Le Nid. Ces structures qui relèvent de la compétence du Département ont l’habilitation pour recevoir des enfants confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Initialement située dans le quartier Saint-Hermentaire, la structure avait été contrainte de se relocaliser au Malmont, suite aux inondations de 2010. « Mais nous étions un peu à l’étroit », poursuit la directrice. Avant d’investir ces locaux flambant neufs au n°8 de la place Gilles-Roletto. « Au sein de cette Mecs, nous accueillons des jeunes de 15 à 18 ans en moyen séjour. Parfois sur plusieurs années. Actuellement, ils sont neuf. Ces enfants ont été évalués et orientés vers un projet de maintien en structure collective. »
Et de poursuivre : « L’une des règles qu’on leur inculque, c’est qu’il faut apprendre à se débrouiller avec les moyens que l’on a. Et là, avec cette structure, on en a de beaux », souriait la directrice, clairement ravie de ce nouvel outil.
Un lieu adapté
La Mecs comprend trois étages. À l’intérieur, ça sent le neuf. Dans l’escalier, des carreaux colorés donnent le ton. Le rez-de-chaussée comprend les bureaux du personnel (huit éducateurs, deux maîtresses de maison et trois veilleurs de nuit). Tandis que les deux étages sont dédiés à la vie des jeunes. On y retrouve des chambres fonctionnelles avec WC et salle de
bains individuelles, mais aussi
deux cuisines collectives. « Dans cette Mecs, nous travaillons sur leur autonomie. C’est ce qu’on appelle notre projet de service. Parce que le constat est là : lorsque les enfants sortent du dispositif de protection de l’enfance pour entrer dans le droit commun, c’est compliqué pour eux. » Les cuisines ont une vocation pédagogique, «ils se font eux-mêmes à manger, se débrouillent pour faire leurs courses. On leur apprend à se nourrir. Et puis on travaille sur leur insertion socioprofessionnelle pour construire des projets de vie, en les aiguillant notamment vers les structures adaptées à leurs besoins. Ils se rendent à l’école seuls. Utilisent les transports en commun, etc. » D’où l’importance, aussi, d’implanter une telle structure en centre-ville, « avec tous les services à proximité. On a une chance inouïe d’être là ! ». Tout le monde semble ravi d’être installé dans ces nouveaux locaux, enfants comme personnel encadrant. Virginie, éducatrice spécialisée,
confirme : « Tout se passe très bien ! Nous sommes là depuis janvier. On prend nos marques. Les choses se mettent en place au fur et à mesure. » Et d’aborder le coeur de
son métier : « Ici, on accompagne les jeunes dans tous les gestes de la vie quotidienne, sur tous les plans, qu’ils soient psychologiques ou éducatifs. L’objectif, c’est qu’une fois sortis, ils puissent se débrouiller seuls. On les porte. Mais l’une des difficultés pour nous, c’est que l’on ne doit pas non plus se rendre indispensable. » Gageons que ces jeunes trouveront dans ces lieux tout le confort à leur épanouissement.
‘‘ Nous travaillons autour de l’autonomie des jeunes ”