Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

LES LARMES DE PAYET ET DE TOUT UN PEUPLE

L’Olympique de Marseille aura tenu vingt petites minutes, hier soir, à Lyon, face à un Atlético de Madrid des grands soirs. Impitoyabl­e, Antoine Griezmann a crucifié par deux fois Mandanda. Les Madrilènes remportent la Ligue Europa par -.

- À LYON, GUILLAUME RATHELOT

Il y a eu les larmes de Bari. Celles de Moscou et de Göteborg. Il y aura maintenant celles de Lyon (Décines, précisémen­t). Amères et salées. Germain, Ocampos et quelques joueurs en ont versé. Le peuple marseillai­s sans doute aussi. Les Olympiens ont échoué pour la quatrième fois en finale de coupe d’Europe hier soir. Ils en avaient pourtant tellement rêvé, du VieuxPort au Parc OL. Ils voulaient tellement tout casser chez Jean-Michel Aulas, comme les supporters n’ont cessé de le chanter depuis quelques semaines. Mais non, rien de tout ça. L’OM ne deviendra (toujours) pas le premier club français à s’imposer en C3 – la Ligue Europa, ex-coupe de l’UEFA. Non. Sur la scène continenta­le, à la fin, ce sont les Espagnols qui gagnent. L’Atlético Madrid soulève ce trophée pour la troisième fois (après 2010 et 2012) et égale le record du FC Séville. Les clubs ibériques ont remporté huit des neuf dernières éditions combinées de la C1 et de la C3. Ce chiffre grimpera à 9/10 si le Real bat Liverpool le 26 mai en Ligue des champions.

En dix minutes tout bascule

Les Olympiens ont de quoi l’avoir mauvaise. Ils ont vécu la parfaite soirée noire, sanctionné­e par un score fleuve (0-3). Tout a basculé en dix minutes. Et en deux temps forts : l’ouverture du score, offerte sur un plateau à Antoine Griezmann, sur la première vraie occasion espagnole (21e) et la perte du maître à jouer Dimitri Payet, sorti en pleurs dès la 31e sans doute pour une rechute musculaire. Nul ne sait comment le match aurait tourné si Germain, seul face à Oblak, n’avait pas expédié dans les tribunes une frappe consécutiv­e à un service en or de Payet (4e). Ni, si, à 0-2, la tête de Mitroglou avait trouvé mieux que le poteau sur un centre de Sanson (81e). Globalemen­t, la maîtrise a toutefois changé de camp. L’OM (61 % de possession en première mi-temps) a attaqué la partie plein d’entrain, avec un bloc haut. Mais Rami (6e) et Sarr (12e) ne cadraient toujours pas. Pas plus qu’Ocampos (24e). Les Madrilènes, fébriles dans les relances, avaient prévenu : leur équipe sait souffrir. Et sourire sur un coup du sort. Griezmann ne se faisait pas prier pour exploiter une énorme boulette d’Anguissa, qui perdait un ballon plein axe donné comme une patate chaude par Mandanda. L’internatio­nal français exécutait le portier olympien, puis un vilain pas de danse (0-1, 21e). Il récidivait dès le retour des vestiaires, après un relais avec Koke (0-2, 49e).

Coup sur la tête

L’OM n’allait jamais se remettre de ce troisième coup sur la tête. Les Colchonero­s – c’est plus facile avec deux buts d’avance - avaient dès lors clairement pris l’ascendant. Retrouvé sérénité et justesse. Ils ne laissaient même plus Lopez et les siens, au bout du rouleau et sans solution, s’approcher de leur surface. Mandanda et la défense veillaient (50e, 51e, 70e) mais ne pouvaient rien sur le troisième but, anecdotiqu­e, signé Gabi, d’une frappe croisée (0-3, 89e). L’énorme occasion de Mitroglou (81e), qui aurait pu se muer une nouvelle fois en sauveur, ou la tentative lointaine d’Amavi captée par Oblak (84e) ne changeaien­t rien. Marseille commençait à sortir les mouchoirs. Il va vite devoir les ranger. Car dans deux jours, il y a un podium en L1 à aller chercher. Pas aussi inaccessib­le qu’un nouveau titre européen...

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 ?? (Photos EPA et AFP) ?? e minute : Antoine Griezmann inscrit son second but du match. L’OM et Mandanda ne s’en relèveront pas...
(Photos EPA et AFP) e minute : Antoine Griezmann inscrit son second but du match. L’OM et Mandanda ne s’en relèveront pas...
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