Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Pronostic vital engagé pour le service de «réa»
Le centre hospitalier de la Dracénie conservera-t-il sa ”réa” ? Alors que le personnel s’inquiète, la direction n’est plus aussi catégorique quant à l’avenir du service. Tous semblent mobilisés
L’équipe est fatiguée. On est parfois mis entre parenthèses sur le planning, pour faire comprendre qu’on sera mobilisé en cas d’urgence. C’est de l’astreinte déguisée... – Non, c’est de l’astreinte réelle, mais non rémunérée. » Un dialogue qui illustre les difficultés ressenties au service “réa” du Centre hospitalier de la Dracénie (CHD), tout autant que la méfiance qui existe visà-vis de la direction. La première qui parle est infirmière au service réanimation. Celle qui lui répond est Isabelle Godard, secrétaire départementale CGT Santé. Il est question, encore, de l’avenir du service « réanimation » de Draguignan. De cette problématique découle, toujours, des soucis liés aux conditions de travail. Rien de nouveau sous les nuages qui s’amoncellent sur les épaules du personnel de la “réa”. Car, comme à maintes fois évoqué (le 5 mai dans nos colonnes), le service n’est pas en bonne santé. Avec 3,6 praticiens actuellement, et un nouveau départ programmé, il y a du vide dans le service pourtant flambant neuf. Et pour la CGT de l’hôpital, ce n’est pas une bonne nouvelle. « Les 6 lits de surveillance continue sont fermés. » Ce qui signifie, pour certains patients qui nécessitent une telle surveillance, un transfert dans des services qui n’ont pas vocation à exercer ce type d’activité. « On augmente la souffrance au travail, mais aussi le danger pour la population », selon le syndicat.
Défense du service public
En ligne de mire : la peur de voir la suppression pure et simple du service. «On ne peut pas continuer à saturer
l’hôpital de Toulon», s’agace Isabelle Godard. Car c’est ce qui pend au nez de l’offre de soin dans le Var. Une catastrophe pour l’égalité de traitement,
dans un département déjà en carence en termes de lits de réanimation par rapport à la moyenne nationale. « C’est aussi une question de qualité
d’un service public de proximité », note Gérard Battarra pour l’Union locale CGT. L’heure est pourtant aux économies dans la fonction publique hospitalière. Une économie que doit gérer le personnel tous les jours, en faisant preuve de solidarité les uns envers les autres. Mais une économie qui ne leur fera pas porter le chapeau quand il s’agira de rendre des comptes. « Nous ne portons pas la responsabilité de la perte de qualité de l’offre de soin. Ce sont les décideurs, les financeurs. » Cette affirmation prendra toute sa place dans les cortèges du 22 mai, pour la défense de la fonction publique, et auxquels la CGT de l’hôpital compte bien prendre part.