Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Un Zarco ambitieux
Deuxième du championnat MotoGP, le Cannois Johann Zarco (Yamaha Tech3) espère un nouveau podium, voire sa première victoire demain au Mans
Vous êtes de retour sur le circuit de votre premier podium en MotoGP. Quelle résonance ? C’est un souvenir génial ! Si je n’avais pas répété de podium depuis, j’arriverais avec beaucoup plus de pression et d’attente. Du fait d’avoir souvent été compétitif dans les dernières courses, jouer le podium ou la victoire ici au Mans devient non pas une normalité mais un objectif très raisonnable et ça permet de diminuer la pression. Je suis quand même prétendant au podium sur plusieurs courses, donc annoncer la victoire ici, tant qu’on n’a pas la preuve du contraire, il ne faut pas se gêner !
Comment gérez-vous l’attention accrue autour de vous ce week-end ? Avec l’expérience, on l’aborde avec le sourire et on profite de l’instant, de la notoriété qui monte, des gens qui me reconnaissent beaucoup plus, qui me demandent beaucoup plus d’autographes et de photos. Comme je n’ai pas connu ça au début, c’est agréable. J’ai connu ça l’an dernier et là c’est encore plus et, pour l’instant, que du bonheur. Il faut prendre ça à la légère.
Vous voyez-vous comme un ambassadeur de la moto en France ? Il faut se servir de cette attention pour développer une belle image de la moto. Le grand public ne connaît pas assez ça et critique beaucoup. Je pense être dans une bonne position pour montrer que c’est un super sport et qu’on n’est pas des brutes ! En gagnant, ça sera beaucoup plus facile de transmettre ce message.
Vous surclassez souvent, depuis le début de la saison, les Yamaha officielles de Valentino Rossi et Maverick Vinales. Peut-on s’attendre à la même chose ? C’est difficile à dire. Au Grand Prix d’Espagne, j’étais plus rapide, mais au GP des Amériques, je ne l’étais pas. Vinales a été très fort à Austin et, comme il a été très fort ici au Mans l’an dernier, je pense qu’il peut revenir en haut. Mais je n’ai pas d’attente spéciale, je vise la victoire sans me préoccuper de qui il faudra battre ou d’avec qui il faudra se battre. J’ai l’esprit libre, mais avec un objectif clair.
Vous êtes deuxième au Championnat après quatre courses, que cela vous inspire-t-il ? Cette position, c’est mieux que ce que j’espérais. Je veux me battre pour un titre un jour. Si c’est cette saison, pourquoi pas ? Ça serait une belle surprise. Marc (Marquez, leader du Championnat, ndlr) est tellement fort... Lors des deux dernières courses, il était plus fort que nous, mais je me sens bien sur la moto et je me dis : peutêtre pas le rattraper mais m’en rapprocher. Je croise les doigts pour ça.