Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

COUP DE SHOW À FRÉJUS POUR MARINE LE PEN

La présidente du Rassemblem­ent national a fait sa rentrée politique, hier après-midi, devant plusieurs centaines de militants. Évoquant la « submersion de l’Europe et de la France », elle a taclé le président Macron et décliné son thème de prédilecti­on :

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Allons z’enfants de la paaaatriii­eeeee… » Le choeur éclate dans le hall du théâtre, à l’instant où les portes de la salle Gounod s’ouvrent enfin. Une septuagéna­ire s’extasie : «Ily a presque autant de monde qu’au concert de Frank Michael ! » Cela fait plus d’une heure qu’elle patiente pour assister au meeting de Marine Le Pen. Comme des centaines de militants, la retraitée a tué le temps en musardant entre les stands de souvenirs. Après avoir hésité entre le Carnet à spirales Flamme (4 € )etle Porteclefs Marine (6 €), elle a choisi la Bougie Flamme à5 €. Un tantinet kitch, certes. Mais c’est « pour la France ». À l’intérieur, sur les fauteuils bleu… marine, des drapeaux tricolores attendent. Prêts à être agités devant les caméras. Sur la scène déserte, trois étendards bleublanc-rouge mais pas l’ombre d’une bannière européenne. Les photos de la présidente du Rassemblem­ent national défilent sur un écran géant. Marine à la radio, Marine avec le Père Noël, Marine avec une gamine antillaise qui regarde ailleurs… Enfin, David Rachline déboule sur scène. Le public s’enflamme. Le maire de Fréjus sourit : « S’il y a une chose qui me tient à coeur, outre ma ville, c’est bien… » Chacun tente de deviner la suite. Le parti ? La France ? Marine ? «... Johnny Hallyday ! » L’édile rappelle combien l’idole a compté dans sa vie. « Johnny est

éternel», lâche-t-il en cédant la place à Jean-Pierre Bader, conseiller régional alsacien, qui s’empare du micro pour… interpréte­r six titres du chanteur abandonné.

« Contre l’islamisati­on de notre continent »

Les choses sérieuses s’amorcent lorsque Maximilian Krauss, représenta­nt les jeunes du FPÖ autrichien, prend la parole : « On a laissé entrer des millions de personnes en Europe. Les conséquenc­es ont été catastroph­iques. Nous sommes contre l’islamisati­on de notre continent, contre l’immigratio­n massive ! » Une ovation gigantesqu­e secoue les fauteuils. « Il a raison, hurle un jeune homme en levant deux bras menaçants. Les immigrés, dehors ! » Un représenta­nt italien de Matteo Salvini, le député de la Ligue Flavio di Muro, se taille un franc succès en réclamant « une Europe plus démocratiq­ue

». Le nom du président français est hué. David Rachline remonte à la tribune, en mode snipper, pour fustiger «Macron et ses députés godillots de la France en marche arrière». Il compare Jean-Luc Mélenchon à un « caniche ». Puis les lumières se tamisent. Les notes s’électrisen­t, explosent dans les haut-parleurs. En robe noire, Marine Le Pen sort de l’ombre. Elle salue ses « chers soldats de l’an II – la 2e année d’un quinquenna­t qui donne l’image d’un pouvoir impuissant. » Pendant soixante minutes, elle cogne sur le chef de l’Etat – «il ne marche plus ; il rame» –, sur le «ministre biodégrada­ble» Nicolas Hulot. Puis elle entre dans le coeur du sujet : la «submersion de l’Europe et de la France» par « des migrations sans précédent». Lyrique, elle évoque de nouveau sa visite à Châteaudou­ble, « ce village si merveilleu­sement français victime de Bruxelles. » La salle est debout. Vibrante. Ivre d’enthousias­me. Jusqu’à la sortie où chacun est invité à déposer son obole. « Pour la

France ». Dans un drapeau tricolore – évidemment.

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Du concert d’ouverture de Jean-Pierre « Johnny » Bader à la quête finale, l’enthousias­me des supporters de Marine Le Pen ne s’est pas démentie, hier après-midi au Forum.
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