Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Dans le vestiaire avec… le coach André Blanc

Avec un bon début de saison à son actif, malgré la défaite de ce week-end, André Blanc et l’Étoile jouent les premiers rôles de National 2. Le Varois vise la montée à l’étage supérieur

- Propos recueillis par Alexandre DEMESY Photo : Philippe ARNASSAN

TOui. J’ai fait mes premières classes à Hyères avant de partir à Toulon. J’ai tout de même fait un passage en Nouvelle-Calédonie dans le club de Magenta. Puis, je suis revenu dans la région en rejoignant Carqueiran­ne-La Crau. Je suis ensuite reparti à Hyères en . Le Var, c’est mon départemen­t : on y est bien. Il faut tout de même rester ouvert à toutes les propositio­ns… quand on a la chance d’en avoir ! Car aujourd’hui, il y a beaucoup d’entraîneur­s et nombreux sont ceux qui pointent au chômage.

La Nouvelle-Calédonie ? C’est complèteme­nt différent. C’est une autre culture, une autre mentalité. En revanche, le football est leur sport numéro un. Ils sont différents dans la réception des messages, très festifs. J’ai renvoyé un joueur qui s’est présenté le jour du match en sentant l’alcool. Mais ce sont des joueurs combattant­s qui écoutent. Ils jouent au ballon, ils sont très physiques, même s’ils ont du retard sur le plan tactique.

Quel est votre plan de jeu à l’Etoile ? Je n’ai pas encore une philosophi­e très arrêtée. Je suis différent ici par rapport à ce que j’étais à Hyères. Je m’adapte. Vous avez pourtant l’air de vouloir faire du jeu ? Oui, c’est vrai que sur nos premiers matchs, surtout à domicile, le public était content. Le plus important reste l’efficacité. On a vu que l’équipe de France a changé sa façon de jouer pour s’adapter à ses joueurs très rapides.

Quel genre de coach êtes-vous ? Je suis très proche des joueurs. C’est vrai que je crie pas mal aux entraîneme­nts, mais c’est pour faire passer un message. Parfois, je suis tellement à fond que je ne m’aperçois pas que je gueule un peu trop… [Il sourit] Pendant les matchs, je suis aussi comme cela, j’ai tendance à m’emporter. Contre Consolat, j’ai secoué un peu l’arbitre sur un hors-jeu… Je le sais, je devrais davantage me contrôler.

Vous réalisez un début de saison presque parfait… Oui, ces premiers matchs sont positifs (entretien réalisé avant la défaite subie ce week-end, N.D.L.R.). On peut même aller chercher dans la préparatio­n avec six matchs positifs sans défaite. Il y a déjà eu une belle progressio­n depuis la reprise, mais je pense qu’on a encore du potentiel qui n’a pas été exploité. Notre équipe a du caractère. Elle a été menée au score deux fois à domicile, avant de revenir et de l’emporter. On a aussi montré qu’on savait voyager. Un bon début de saison, cela ne veut pas dire que l’on va gagner tous les matchs. Mais on essaie d’éloigner la défaite le plus loin possible.

Avec des recrues qui sont très efficaces ! Ces joueurs qu’on a recrutés, on les connaissai­t très bien. On savait qu’ils allaient très vite adhérer au groupe. Yannis Manero, Arnaud Buisson, Alexandre Mourabit sont venus d’Hyères avec moi. Je connaissai­s leur envie d’en faire leur métier, car auparavant, ils bossaient à côté. Ouchmid, je l’ai eu à Hyères il y a quelques années : cela c’était très bien passé. Sébastien Da Silva, ça fait des années que je suis en contact avec lui. Je l’ai raté une fois. Et depuis, chaque année, je prenais des nouvelles… jusqu’à ce que j’arrive à le faire venir cette saison.

Le club ne se cache pas sa volonté de jouer la montée. Sentez-vous une pression ? Oui, il y a une pression qui ne nous quitte pas. On l’a quasiment tous les jours à différents niveaux. C’est différent d’Hyères, mais c’est ce que je recherchai­s. C’est une pression positive, faible en début de semaine, qui prend de l’ampleur jusqu’au jour du match.

Quels sont vos principaux concurrent­s pour la montée ? Ce sont des équipes que l’on connaît avec des forts budgets comme Annecy. Ils jouent à fond la montée, ils ont des anciens pros dans l’équipe. Il y a aussi, bien sûr, Toulon, l’Athlético de Marseille. Et des concurrent­s que l’on connaît moins bien, qui s’affirment de match en match comme Marignane l’an dernier. Ce sera peut-être Grasse cette année ; ils ont fait un très bon début de championna­t.

Un stade devrait être construit. C’est nécessaire pour le club ? Oui. Si le club veut voir plus haut, il faut un stade à la hauteur. Le fait de construire un nouveau Bio :

Né le 19 novembre 1966 à Hyères.

Clubs comme joueur :

1973-1983 : Hyères. 1983-1987 : Toulon. 1987-1988 : GFC Ajaccio. 1988-1989 : Grenoble. 1989-1992 : Toulon. 1992-1995 : Sochaux. 1995-2003 : Hyères.

Clubs comme entraîneur :

2006-2008 : Toulon. 2008-2009 : Magenta (Nouvelle-Calédonie). 2009-2010 : Carqueiran­ne la crau. 2010-2018 : Hyères. Depuis 2018 : Étoile Fréjus/Saint-Raphaël.

stade est quelque chose de très fédérateur. Cela veut dire que le club vise le sommet. Aujourd’hui, on se contente de Louis-Hon ; ce n’est pas évident, au niveau des structures, pour que tout le monde parvienne à bien s’entraîner. Le club tourne autour de  licenciés : il faut des terrains pour faire jouer tout ce monde.

Vous avez joué en première division. Le haut niveau ne vous manque pas trop ? C’est le rêve de tout enfant. Quand on y arrive, on marche sur les nuages. Aujourd’hui, on est sur le devant de la scène et on doit faire avec tous les médias. Mais ce qui importe, c’est de faire du foot… même si c’est dur (rires). J’ai rencontré des stars comme Waddle, Pelé. J’ai eu l’occasion d’être décisif lors de matchs contre l’OM et le PSG. Je n’étais pas loin de l’équipe de France A prime. C’est un ensemble de rêves qu’on n’oublie pas.

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