Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Prêts à finir en trombe
Le Dracéno-fréjuso-raphaëlois, Frédéric Salomone, est l’infatigable directeur de courses du Roc d’Azur
Il a beau être sous pression façon cocotte-minute, sollicité de toutes parts et les yeux partout, en ces jours bouillonnants de Roc d’Azur, le sourire reste indéniablement accroché à son visage. Le relationnel, l’humain, l’écoute : c’est son point fort. Ce qui le fait tenir. Et qui le fait être apprécié de tous. Sous sa casquette de directeur de courses lors de chaque Roc d’Azur, Frédéric Salomone connaît le secret pour durer dans ces métiers de l’événementiel sportif. Car audelà de la passion pour le cyclisme, le jeune homme est taillé pour l’aventure humaine. Et c’est tout jeune, déjà, que Frédéric Salomone enfourche la cause du sport en général et du vélo en particulier. Né le 5 septembre 1979 à Draguignan, le garçon fréquente le collège Émile-Thomas puis le lycée Léon-Blum. S’il pensait déjà à faire carrière dans le vélo à l’époque ? « Absolument pas. C’est juste de fil en aiguille, au gré des opportunités que c’est venu. » Passionné de sport en général, l’adolescent appréciait autant le cyclisme que l’athlétisme. Est-ce alors plus tard que le vélo a pris le pas sur le reste ? Le jeune homme prend une pause. Il se remémore : « Après le lycée, j’ai passé un brevet d’État pour encadrer dans le cyclisme et être entraîneur. J’ai donc passé les 1er et 2e degrés, j’ai encadré des coureurs de tous niveaux, des plus petits aux plus grands, notamment ceux qui ont accès au haut niveau. Notamment un très bon pilote avec qui j’ai eu une attache particulière, qui s’appelle Aurélien Giordanengo. Un Dracénois qui a fait partie des meilleurs mondiaux dans sa discipline, en VTT de descente ».
De plus en plus passionné, « surtout par le contact humain, plus encore que par la compétition en ellemême », Frédéric Salomone passe ensuite sa jeunesse du côté de Saint-Raphaël et Fréjus. Longtemps éducateur au club VTT de l’AMSLF, il y fait la rencontre d’Alain Bianchi, le « monsieur Roc d’Azur », le porteur historique de la manifestation depuis la première édition, en 1997. Il va prendre sa succession après son décès en 2010. D’encadrant sportif, il se mue peu à peu en organisateur de compétitions. « J’ai persisté dans l’événementiel et aujourd’hui, ça représente désormais la totalité de mon temps de travail. Mon métier, c’est consultant dans l’événementiel sportif. J’organise avec ASO (1) et d’autres sociétés de grandes aventures sportives. Le Roc d’Azur en fait bien sûr partie, mais je travaille aussi sur d’autres événements, comme L’Étape du Tour, précédant le Tour de France. Ou encore le Paris-Nice, et le Roc des Alpes qu’on a en Haute-Savoie, à La Clusaz. » C’est que ce père de famille est installé depuis peu en Haute-Savoie, justement, à Saint-Julien-enGenevois – « Histoire d’être à deux pas de Genève et son aéroport, c’est plus facile pour les déplacements. Mais j’ai toujours un immense plaisir à descendre ici, pour revoir mes
Le contact humain et le relationnel sont mes points forts ”
parents qui habitent toujours à Draguignan et mes amis, à Saint-Raphaël ou à Fréjus », ajoute-t-il. La patience d’inculquer, le plaisir de transmettre, le goût de l’effort et de la discipline qui le caractérisaient lors de son précédant métier d’éducateur ne l’ont jamais quitté.
« C’est à l’âge de 16 ans même que j’ai commencé à être éducateur, et je le faisais bénévolement. Le lien avec ce que je fais aujourd’hui ? C’est simple, c’est le contact humain, les rencontres, le relationnel. Ce sont mes points forts et c’est ce que je préfère dans tout ça », résume-til, « loin d’être lassé » de ces événements qui reviennent chaque année, et de tous ces déplacements qui incombent à la profession. « C’est un choix c’est sûr. J’ai la chance d’avoir une famille qui me comprend, et j’arrive à bien concilier vie privée et travail malgré tout. Je scinde bien les deux. Quand je suis chez moi, la priorité est ma famille », précise celui qui est père d’une fille de 5 ans. Où se voit Frédéric Salomone dans dix ans ? À voir son visage, la question ne lui avait probablement encore jamais été posée. Tellement pris par ce qu’il fait au quotidien, si passionné par son métier et avançant au jour le jour, ce futurlà lui paraît bien flou... « C’est une bonne question ! C’est vrai que je vis vraiment au présent. C’est difficile à dire, mais je ne me vois pas travailler dans quelque chose d’autre que le sport ! Chaque année, j’ai besoin de renouveler ce que j’entreprends. » Pas le temps de s’ennuyer... C’est ça aussi la passion. 1. Amaury Sport Organisation (ASO) est un organisateur d’événements sportifs français gérant notamment le Tour de France, Paris-Roubaix, ParisNice, le Rallye Dakar, ou encore le Roc d’Azur.