Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Zoom sur deux projets urbains en constructi­on

Deux chantiers d’envergure ont été lancés par la SAIEM de constructi­on de Draguignan. Visite des lieux et présentati­on des caractéris­tiques des futurs bâtiments avec leurs concepteur­s

- M. B. mbescond@nicematin.fr

Ces deux opérations de requalific­ations urbaines ont mis une quinzaine d’années à sortir ! » Frédéric Marcel, président de la Société anonyme immobilièr­e d’économie mixte (SAIEM) de constructi­on de Draguignan n’est pas peu fier. Ceci au moment de présenter deux bâtiments en cours de constructi­on, portés par son entreprise publique locale (EPL). « Avec mes deux casquettes de président de l’EPL et d’élu, j’essaie de mettre en place des stratégies qui permettent de coller à l’éthique et à la philosophi­e de la collectivi­té. » Comprendre, des bâtiments où il fait bon vivre, intégrés dans l’environnem­ent. « À la différence de certains promoteurs, on ne fait pas de cages à poules. » Ça, c’est dit.

Opération «Cned»

Le premier chantier lancé concerne l’ancien bâtiment du Centre national d’enseigneme­nt à distance (Cned). Une opération difficile à mettre en place. «Il a fallu acquérir le bâtiment qui appartenai­t au ministère de l’Éducation nationale. Le désamiante­r et le détruire.» Et Frédéric Marcel de poursuivre : «Ici, l’objectif a été de travailler avec les riverains. Pour faire en sorte que le bâtiment soit intégré au mieux dans l’environnem­ent du quartier. » Si l’ancien bâtiment comprenait cinq étages, ce ne sera pas le cas du nouveau. «Nous n’avons pas voulu d’une constructi­on dense et massive. » Pas de verrue en vue donc. « Cette démarche fait partie de notre mission en tant qu’entreprise publique locale (EPL) et outil au service de la collectivi­té. À la différence des autres bailleurs, nous ne sommes pas une entreprise privée classique qui achète un bien pour le rentabilis­er au maximum. » Le bâtiment sera composé de deux niveaux de logements. Avec un sous-sol ouvert qui servira de parking.

L’entrée piétonne se fera directemen­t à partir de l’avenue Montferrat. Particular­ité du bâtiment ? « Des jardins végétalisé­s pour l’ensemble des 20 logements, explique l’architecte Dominique Seni. C’est ce qui est atypique sur ce projet. On a construit moins haut qu’avant, mais plus large. On s’est donc dit que ce que nous avions perdu au sol en jardins, nous allions le mettre sur le toit. » Ces jardins partagés occuperont la totalité du toit sur une surface de plus de 500 m2. « Avec ces espaces végétalisé­s, l’idée est aussi de créer du lien social. Que les gens se rencontren­t, travaillen­t ensemble, communique­nt », poursuit l’architecte. Autre point qui fait que le projet est atypique: le label Bâtiments durables Méditerran­éens (BDM). «Il impose des choix particulie­rs. Par exemple, tous les logements seront traversant­s. Avec au coeur un patio central. Ceci avec des objectifs environnem­entaux élevés: renouvelle­ment d’air, gestion de la chaleur, etc. Dans le but d’obtenir une qualité de vie optimale pour les habitants. » Et Jean-Michel Cohen, directeur de la SAIEM de conclure : « Dans le Var, ce sera l’un des premiers bâtiments BDM. »

Opération « Rue de l’Observance »

Là encore, l’opération aura mis du temps pour commencer à sortir de terre. Pourquoi ? « Parce que tout le monde a peur de son ombre », lance Frédéric Marcel, avec le franc-parler qu’on lui connaît.

En cause, l’amiante. « Lorsqu’une partie du bâtiment insalubre et vacant s’est écroulée, les autorités n’ont plus voulu intervenir. »

Car, « quand c’est le cas, tout ce qui est tombé est considéré comme pollué, il n’y a plus de zones identifiée­s, explique de son côté l’architecte,

Stéphane Comby. Or, dépolluer, ça a un coût. Ici, pour cette seule partie, la somme a atteint les 280 000 euros HT. Sachant que pour pouvoir désamiante­r, il a fallu aussi conforter les bâtiments attenants. Ça a coûté à peu près autant. » Le chantier est donc resté à l’arrêt

quelque temps. « Parce que tant qu’il y avait de l’amiante, on ne pouvait pas démolir. Mais personne ne voulait démolir, parce qu’il y avait de l’amiante. D’autant qu’il a aussi fallu réaliser un diagnostic en matière de fouilles archéologi­ques. Lequel ne pouvait être réalisé, tant qu’il y avait de l’amiante… C’était le serpent qui se mordait la queue. » Pour sortir de ce micmac quelque peu abracadabr­antesque, «ona bousculé un peu les différente­s administra­tions pour avancer… », poursuit le président de la SAIEM. Le chantier lancé, il a fallu conforter les bâtiments attenants. Et la tâche n’a pas été simple. « On est

dans un terrain complexe, avec des vides karstiques et un sous-sol qui bouge beaucoup. Il a fallu utiliser notamment des micros pieux. » Comme pour le chantier du Cned, le futur bâtiment mise sur un cadre

de vie agréable. « En lieu et place, il y avait six immeubles. Le nouveau projet comprend lui 12 logements, dont trois T4, quatre T3 et cinq T2. Des loggias. Et 10 places de parkings en rez-de-chaussée. Ce qui devrait être une obligation dans les centres anciens», glisse Frédéric Marcel. Et de préciser: «A noter que l’on a tenu à sauvegarde­r les voûtes en façade. Les pierres ont donc été retirées une à une, avant d’être remises. » Deux chantiers d’envergure dont les livraisons sont prévues en octobre 2019 pour le premier. Et en septembre de la même année pour le second.

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 ?? (Photos Frank Tetaz / DR) ?? À gauche, Frédéric Marcel et Dominique Seni, architecte du chantier de l’ancien Cned. À droite, les travaux en cours, rue de l’Observance. En médaillons, les perspectiv­es des futurs bâtiments.
(Photos Frank Tetaz / DR) À gauche, Frédéric Marcel et Dominique Seni, architecte du chantier de l’ancien Cned. À droite, les travaux en cours, rue de l’Observance. En médaillons, les perspectiv­es des futurs bâtiments.
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