Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Inquiétant coup de tabac sur son établissem­ent

Le bar-tabac restaurant de Michelle Duplan, « Le Bilboquet », derrière la place de la République, subit des dégâts à cause des travaux mitoyens. La gérante vit dans l’angoisse

- N. PASCAL

Au bout du rouleau. Depuis près d’un an que le chantier mitoyen a démarré, Le Bilboquet vacille. À la fois bar-tabac café et restaurant, l’établissem­ent tenu par Michelle Duplan depuis de longues années est bien connu et apprécié des riverains. « Il était plein à craquer chaque jour de marché. Depuis que j’ai acheté ce commerce en 1990, tout se passait bien. Du moins jusqu’à décembre dernier et le début des travaux, à côté, explique la gérante, propriétai­re du fonds de commerce et locataire des murs. Les ennuis ont commencé alors à s’accumuler, « j’ai une grosse perte d’exploitati­on, et aujourd’hui mon commerce est en danger », déplore-t-elle, des sanglots dans la voix. En décembre dernier, en effet, rue de la République, juste derrière la place et jouxtant son commerce, la vieille bâtisse est démolie pour un chantier qui va, à terme, bâtir un petit immeuble coquet. Mais cette démolition est synonyme de début des soucis, pour la gérante.

« Sauver mon commerce »

Ils ne sont pas venus faire de constat avant la démolition, ils ont eu tort, argumente Mme Duplan. Ils l’ont fait seulement après la démolition, en février dernier. Moi en revanche, pour me couvrir, j’ai fait constater par huissier pour montrer que ce qui m’arrive aujourd’hui est bien dû aux travaux d’à côté ». Et ce qui lui arrive régulièrem­ent a de quoi effrayer :

« Regardez mon four en pierre, la grosse fissure qu’il y a sur le côté. Et dedans : des tuiles se sont détachées. Désormais, depuis quelques mois, je mets beaucoup plus de temps à fermer mon commerce car la porte coince à cause du sol. C’est bien signe qu’il a bougé ! Et cette autre porte, qui fermait si facilement avant. Aujourd’hui, je suis obligée de mettre une barre de fer pour la verrouille­r », atteste la gérante, la mine déconfite. Ses plus fidèles clients, qui sont encore là et qui la soutiennen­t, tentent de lui remonter régulièrem­ent le moral, mais rien n’y fait. Michelle Duplan n’en peut plus. Surtout que récemment, un trou béant est apparu dans son jardin. « Ils sont venus le reboucher plusieurs jours après, mais de voir ça, ça m’a fait un choc ! » D’autant plus que le mauvais temps des derniers jours n’a pas arrangé les choses. Jeudi dernier, un début d’incendie sur le chantier, en tout début de matinée, lui a causé quelques frayeurs. « L’électricit­é a dû être coupée et n’a été rétablie que lesoirà17h­30! » Sans parler du câble de téléphone et du terminal de paiement par carte bancaire qui, à ce jour, n’est toujours pas réparé. Un véritable calvaire pour cette dame qui doit se battre seule. La propriétai­re, une dame âgée, ne veut rien savoir et reste indifféren­te. « Cela fait 30 ans que je suis là, et c’est la première fois qu’autant de malheurs s’accumulent sur mon commerce. Je dois me battre avec les assurances maintenant... Je veux sauver mon établissem­ent ! » Son voeu le plus cher ? « Tout simplement que tout revienne comme avant...

 ?? (Photos Philippe Arnassan) ?? Trou béant (depuis rebouché) dans son jardin, fissures qui apparaisse­nt, portes qui ferment moins bien puisque le sol a bougé, coupures d’électricit­é, de câbles du terminal de paiement... Les ennuis s’accumulent pour la gérante.
(Photos Philippe Arnassan) Trou béant (depuis rebouché) dans son jardin, fissures qui apparaisse­nt, portes qui ferment moins bien puisque le sol a bougé, coupures d’électricit­é, de câbles du terminal de paiement... Les ennuis s’accumulent pour la gérante.
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