Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Une unité médicojudi­ciaire créée à l’hôpital

Hier, le centre hospitalie­r de la Dracénie a signé une convention avec le CHU de Nice, le parquet de Draguignan et l’ARS pour l’ouverture d’une UMJ. Un plus pour les victimes et la justice

- AURÉLIEN RUESTERHOL­Z

Depuis le 2 novembre dernier, l’unité médico-judiciaire (UMJ) a ouvert ses portes au centre hospitalie­r de la Dracénie (CHD). « Cela nous faisait défaut jusque-là », note le directeur de l’hôpital, JeanChrist­ophe Rousseau. Hier, les différents protagonis­tes ont matérialis­é le projet initié par feu le procureur Ivan Auriel et le professeur niçois Véronique Alunni, avec la signature d’une convention. Celle-ci pose les contours de la collaborat­ion entre la justice et le médical. Ainsi, pour le moment, l’UMJ est composé d’un seul médecinlég­iste, en la personne du docteur Charlotte Glon-Villeneuve.

Les autopsies à Nice

« La justice a parfois besoin qu’on l’aide, souligne le professeur Alunni. Sa mission sera de voir les victimes de maltraitan­ces, d’agressions sexuelles ou encore les personnes décédées de causes inconnues, suspectes ou criminelle­s. Elle se déplacera aussi sur les scènes de crimes quand cela le nécessiter­a. » Elle pourra également déterminer « l’état de compatibil­ité ou non d’une personne en garde à vue » par exemple, rajoute le vice-procureur de Draguignan, Pierre Arpaia. Pour endosser cette responsabi­lité, le CHD pourra donc compter sur la néo-dracénoise Charlotte Glon-Villeneuve. Formée à l’Institut médico-légal (IML) de Nice (dont dépend l’UMJ) par le professeur Véronique Alunni où elle était assistante, elle sera présente à Draguignan quatre jours par semaine, et passera une journée à l’IML de Nice pour les autopsies, seul acte qu’elle ne peut pas pratiquer en Dracénie. Son cabinet est installé à deux pas du service des urgences et elle travailler­a en coopératio­n avec les différents services de l’hôpital. La légiste pourra intervenir sur les affaires dépendant du territoire, sous l’autorité du parquet dracénois.

Une unité « au service des victimes »

Grâce au travail du médecin-légiste dracénois, il y aura « un gain de temps et une unicité dans les décisions, explique le représenta­nt du parquet de Draguignan. Parfois, nous avions des

ITT (Incapacité totale de travail) de deux jours ou trente jours pour les mêmes faits ». Car la justice ne pouvait pas tout le temps faire appel au même médecin. Si cette collaborat­ion va simplifier le travail de la justice, elle se veut également « au service des victimes du secteur », précise Pierre Arpaia. En effet, celles-ci devaient parfois se rendre dans les IML de Marseille ou de Nice. L’UMJ dracénois prend ici tout son sens. « Elle est à proximité et pourra recevoir les victimes gratuiteme­nt, sur réquisitio­n judiciaire », détaille le magistrat. Il conclut : « Il faut que le service prenne toute sa place. À nous de faire vivre le projet. » La prochaine étape sera une réunion avec les forces de l’ordre, afin de faire entrer ce dispositif dans les moeurs.

 ?? (Photo Adeline Lebel) ?? Le professeur Véronique Alunni, le vice-procureur Pierre Arpaia et le directeur du CHD Jean-Christophe Rousseau ont signé, hier en fin de matinée, la convention déterminan­t le rôle de l’unité médico-judiciaire.
(Photo Adeline Lebel) Le professeur Véronique Alunni, le vice-procureur Pierre Arpaia et le directeur du CHD Jean-Christophe Rousseau ont signé, hier en fin de matinée, la convention déterminan­t le rôle de l’unité médico-judiciaire.

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