Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Les pompiers se mouillent en plongeant dans le fleuve
Dans un tourbillon de feuilles mortes auxquelles se mêlent des rafales humides issues des eaux vives, l’hélicoptère Dragon 06 s’approche du lit de l’Argens. « Avec le vacarme, la victime n’entend rien », fait remarquer Christophe, l’un des sauveteurs qui participe à l’exercice d’hélitreuillage. Dans le rôle de l’imprudent, c’est Jean-Christophe, autre sapeur-pompier. « L’eau était à 8°C, ça pique ! Mais en même temps, on était tellement en tension pour rester accrochés aux branches, au milieu du fleuve, qu’on ne sentait plus le froid. » Son comparse, qui jouait le même rôle en aval, ajoute : « Il ne fallait pas que ça dure trop longtemps. On se dit que les vraies victimes… » Un ange passe. Pas besoin d’en rajouter. L’exercice mené par les sapeurspompiers touche à sa fin. Il avait commencé quelques minutes plus tôt par un sauvetage depuis la berge d’une personne isolée sur un tronc. « Là, le débit de l’eau est de 47 m3 par seconde, précise Delphine Barriau, directrice générale de la SMA, qui organise la simulation. En 2010, on était à 450 m3. » Les manoeuvres n’en sont pas simplifiées pour autant. Mais peuvent désormais compter sur l’appui aérien d’un drone. Aux manettes de l’engin, Gwénaël explique : « C’est un nouveau maillon de la chaîne. Il permet de mieux localiser les victimes. » Le capitaine Jean-Marc Sicard, responsable des opérations hier matin, confirme : « Dans des endroits difficiles d’accès, c’est un véritable avantage. » Mais quand l’hélicoptère arrive, la machine se pose. Un premier passage, le pilote, en concertation avec les sauveteurs, évalue l’endroit de treuillage. « Avant d’engager la manoeuvre, on fait un briefing », raconte Marc aux commandes du Dragon. Et il
faut se jeter à l’eau. Christophe reprend : « Aujourd’hui, c’est simple, les conditions étaient idéales malgré le froid. Mais quand il pleut, ou quand il fait nuit, c’est plus compliqué. » Ce qui n’empêchera pas les sapeurs de plonger. Sans hésiter.