Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Edouard Philippe: “Pas de coup de pouce pour le Smic”
Édouard Philippe a défendu, hier, la ligne « déterminée » mais « raisonnable » de l’exécutif face au mouvement des « gilets jaunes », qu’il se dit désormais prêt à recevoir et qu’il souhaite associer à la concertation voulue par Emmanuel Macron. La veille, deux porte-parole – contestés – du mouvement qui réclame plus de pouvoir d’achat et la suppression de la taxe carbone, ont été reçus par le ministre de la Transition écologique, après le discours d’Emmanuel Macron. Mais l’un des deux représentants, pas convaincu par le président comme de nombreux autres « gilets jaunes », a appelé à une nouvelle manifestation samedi à Paris.
Hausse du carburant confirmée en janvier
Invité de RMC/BFM TV, le chef du gouvernement a confirmé la hausse de la taxe carbone sur les carburants au 1er janvier, qui doit entraîner une augmentation des taxes de l’ordre de 3 centimes sur l’essence et de 6 centimes sur le gazole. « Le président l’a dit, on a fixé un cap, et puis on va tenir ce cap », a-t-il affirmé, tout en confirmant le mécanisme esquissé par Emmanuel Macron mardi. En cas de pic du prix du pétrole brut, le gouvernement pourra neutraliser la hausse des taxes survenue au 1er janvier de l’année. « On verra l’évolution du prix de la matière première, et si elle est tellement élevée, alors on pourra revenir au niveau initial qui prévalait au 1er janvier », a résumé le Premier ministre.
« Prêt à recevoir une délégation »
Des annonces fraîchement accueillies et jugées « insuffisantes » par près de 80 % des Français, selon un sondage Opinion Way(différent de celui d’Odoxa) publié hier. Ils sont aussi nombreux à souhaiter l’annulation pure et simple de la hausse de la taxe au 1er janvier, et 66 % à soutenir les « gilets jaunes ». Malgré le climat de tension sociale, l’exécutif se contentera de la hausse légale du Smic, liée à l’inflation, sans « coup de pouce », a annoncé Édouard Philippe. Architecte désigné de la future grande consultation locale, le Premier ministre souhaite que cette discussion ait lieu « un peu en dessous » du niveau des départements. Le Premier ministre « souhaite » que les « gilets jaunes » soient associés à ces débats locaux. Il s’est dit prêt à recevoir « une délégation représentative » à Matignon. « Dans ce qu’ils formulent, il y a beaucoup de choses très légitimes qui doivent être entendues » ,at-il dit, ouvrant une porte de Matignon jusque-là restée fermée.