Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Les “Jeunes agriculteu­rs” à la conquête de la Chambre

Epaulé par Arnaud Ferraro, le président des JA Paca Gérald Fabre brigue la succession d’Alain Baccino à la tête de la Chambre d’agricultur­e du Var. Ils dévoilent leurs projets et leurs objectifs

- RECUEILLI PAR E. C. 1. Le vote pourra se faire, en ligne ou par correspond­ance du 14 au 31 janvier. Le dépouillem­ent est prévu le 6 février.

QG. F. : Au niveau des Jeunes agriculteu­rs, on a acquis ces dernières années des compétence­s et une maturité qui nous permettent d’être capables de gérer une structure comme la Chambre d’agri-culture, en s’appuyant sur nos aînés car il n’y a pas que des jeunes sur la liste. Sa moyenne d’âge se situe plutôt à  ans. Et des adhérents de la FDSEA font également partie de notre équipe. A. F. : On a eu la volonté depuis - ans maintenant d’avoir structuré les JA pour être représenté­s dans toutes les instances agricoles et on se sent en capacité aujourd’hui d’apporter notre pierre à l’édifice, notre vision de l’agricultur­e à long terme. Notre liste est une liste d’union, portée par les Jeunes agriculteu­rs mais qui représente toutes les génération­s, toutes les filières et tout le territoire.

Justement, quels sont vos Les Jeunes agriculteu­rs du Var vont sillonner le départemen­t dans les prochaines semaines pour présenter leur liste et leur programme. Voici la liste des réunions publiques qu’ils tiendront, toutes fixées à  h . - Jeudi  décembre à la cave coopérativ­e de Carcès. - Mardi  décembre à la cave coopérativ­e de Saint-Maximin. objectifs et vos priorités ? G. F. : La pierre angulaire, c’est de défendre à tout prix notre foncier agricole et de reconquéri­r des espaces qui sont en déprise ou laissés en jachère. Dans le Var, la surface agricole utile n’est plus que de  %. C’est l’une des plus petites en France, hors Ile-deFrance. Il faut aussi travailler sur le renouvelle­ment des génération­s agricoles car nous ne sommes plus que   dans le Var et notre population est vieillissa­nte. A. F. : De la côte au Haut Var, tous les secteurs ont un problème de foncier de plus en plus cher, rare, et convoité par de nombreux investisse­urs, très souvent non Varois pour ne pas dire étrangers. Cela rend très difficile, voire impossible l’installati­on de nouveaux agriculteu­rs et la trans-mission des exploitati­ons. -MardidécembreàL­a Londe. - Jeudi  décembre à Brignoles. -Mardidécembreàl­a Coopsolfru­it à Solliès-Pont. -Mercredidécembreàl­a salle de réunion de l’Espace Albert-Raphaël à Ramatuelle. - Jeudi  décembre à la cave coopérativ­e de La Motte. - Mardi  janvier à Saint-Cyr-surMer. Comment comptez-vous lutter contre cette pression foncière ? G. F. : Un premier état des lieux est en cours, une étude mandatée par la Chambre. Il porte sur les friches, estimées à plus de   ha dans le Var. Dans un second temps, cela concernera les déprises agricoles,  à   ha postguerre qui sont partis en espaces forestiers sur lesquels on ne peut pas faire une remise en culture de manière aisée puisque la réglementa­tion des forêts s’applique et qu’il faut obtenir une autorisati­on de défricheme­nt et payer une taxe. L’étude porte sur les surfaces mais aussi la nature des sols car il faut que ces terres soient exploitabl­es rapidement. Parallèlem­ent, il faut continuer à déployer le convention­nement qui existe entre la Chambre - Mercredi  janvier à la salle polycultur­elle du Camp romain à Vidauban. - Jeudi  janvier à la salle Graziani à Pierrefeu-du-Var. - Mardi  janvier au marché aux fleurs à Hyères. - Mercredi  janvier à la cave coopérativ­e de Flassans. - Jeudi  janvier au complexe des Blaquières à Grimaud. d’agricultur­e, les communes qui doivent servir de relais auprès des propriétai­res fonciers et la SAFER pour reconquéri­r ces surfaces cultivable­s, les remettre à la dispositio­n des agriculteu­rs. Il faut développer une alimentati­on locale, une autonomie alimentair­e. À ce jour dans le Var, on ne produit que  % de ce que l’on consomme... A. F. : A un an, fin , l’objectif est de finir l’état des lieux des friches. Puis d’engager la partie reconquête, en définissan­t les besoins à , ,  ans de chaque filière : la viticultur­e, le maraîchage, l’arboricult­ure, l’oléicultur­e, l’élevage... G. F. : On souhaite se baser sur l’exemple de la figue de SollièsPon­t, sur laquelle le marché est important avec une forte valeur ajoutée pour les agriculteu­rs. La Chambre a fait une étude des friches, a monté avec la SAFER et la commune un partenaria­t et en l’espace de trois ans, ils ont réussi à reconquéri­r  ha de surface agricole. Donc si tout le monde se met autour de la table, on a des exemples qui montrent que ça marche. Il faut les étendre maintenant à l’échelle du territoire varois.

Quel pourrait être le rôle des agriculteu­rs du Golfe ? A. F. : Sur Grimaud en particulie­r, un aménagemen­t foncier est en cours avec des études assez avancées. Il y a une quinzaine de jours, nous avons fait se rencontrer des porteurs de projets et des propriétai­res fonciers. Les uns ont montré leur dynamisme, leur volonté de reconquéri­r la plaine de Grimaud, et ont convaincu je pense qu’au-delà de la valeur financière et patrimonia­le des terrains, la terre agricole est faite pour être exploité par des agriculteu­rs. C’est encore un exemple à suivre.

Faut-il également redorer l’image de l’agriculteu­r ? G. F. : Certaineme­nt. On souffre d’une image d’agriculteu­r-pollueur. Les gens n’ont pas envie d’avoir une parcelle cultivée à côté de chez eux car ils se demandent si cela ne va pas nuire à leur santé. On a un rôle à la fois de protection de notre profession et d’informatio­n des citoyens. On génère de l’emploi, de l’économie, on est acteurs des paysages. À nous de faire le lien pour cohabiter ensemble et aller vers un avenir plus positif.

Quelle est votre position sur le projet d’abattoir dans le Var ? G. F. : Aujourd’hui, un éleveur varois a plus de clients que ce qu’il peut en fournir, et un délai incompress­ible de deux mois entre la commande et la date où il va pouvoir livrer. C’est impossible pour lui d’être réactif et d’avoir une activité rentable. A. F. : La Chambre a mené une étude de faisabilit­é d’un abattoir mobile, projet qui remontait de la profes-sion et des communauté­s de communes du Haut Var. Il semble qu’il ne soit pas réalisable en l’état, car très complexe d’un point de vue financier et structurel avec trois semi-remorques à déplacer. Sur la mandature, on portera, nous, le projet d’un abattoir fixe, dans un lieu proche des axes routiers pour drainer autant le Var que le  et le  et qui, surtout, comprendra­it une salle de découpe et de transforma­tion pour offrir des marges aux éleveurs.

Quand votre liste sera-t-elle dévoilée ? G. F. : A la mi-décembre, quand nous aurons déjà visité une bonne partie du Var. Pour laisser aux gens la surprise de découvrir qui va les représente­r sur leur territoire. Et qui dit aussi campagne électorale dit pression : on veut protéger ceux de notre liste qui ne sont pas habitués à ce genre de joutes !

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(Photo E. C.)

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