Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

De nouvelles pistes pour mieux explorer l’Estérel

Dans le cadre de l’opération “Grand Site de France”, les bénévoles du Club alpin français de l’Estérel – et bien d’autres – repèrent dans le massif le réseau d’itinéraire­s à retenir

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La nature, nous la laissons derrière comme elle était devant ! ”

La montre affiche neuf heures précises. Autour de Christian Chabert, membre du Club alpin français de l’Estérel et président du collectif Estérel pour tous, le groupe s’organise. De leur côté, Pascal Guiraud et Daniel Castelly attrapent les bâtons de marche, pendant que Philippe Sainmont et Abel Rosan sortent les cartes de l’Institut national de l’informatio­n géographiq­ue et forestière (IGN) de leur sac. Jean-Jacques Bianchi, Gérard Tari et Sauveur Minardi prenant soin d’activer le GPS sur leur téléphone. « C’est bon pour tout le monde ? », s’enquiert Christian, avant d’ouvrir la marche, au pied du rocher Saint-Barthélémy, dans le massif de l’Estérel. Quittant la route, le groupe s’engage dans un sentier pentu et caillouteu­x jusqu’à se retrouver, après quelques minutes de marche, face à un embranchem­ent.

« Le mieux est de se diviser, suggère Pascal. Nous ferons le point une fois là-haut. » Jean-Jacques, Philippe et Daniel empruntent le chemin de gauche. Relativeme­nt large, ce dernier retient immédiatem­ent l’attention des marcheurs. « Notre objectif du jour est de rechercher l’itinéraire le moins abrupt, le plus rapide, mais aussi le plus joli pour accéder au col Saint-Barthélémy. Bien marqué, typique de l’Estérel, et n’ayant pas un niveau de difficulté élevé, ce sentier colle à nos critères », constatent les bénévoles. S’arrêtant un instant sur le premier plateau, pour profiter du splendide panorama qui s’offre à leurs yeux, les trois hommes n’en oublient pas l’essentiel et enregistre­nt le tracé GPX des lieux. Puis ils entament la dernière montée, avant de regagner la route… et le reste du groupe. « Alors, vous le sentez comment votre parcours ? », lance joyeusemen­t Daniel à ses camarades. « Joli mais très escarpé, sourit Abel. Et visiblemen­t plus long, puisque nous arrivons après vous… Et le vôtre ? » « Bien tracé, pas d’embroussai­llement et pas de points noirs. Intéressan­t à retenir ! D’autant qu’il n’apparaît pas clairement sur la carte, sur laquelle on peut seulement voir des pointillés qui ne veulent rien dire », souligne le trio. Muni d’un appareil photo, JeanJacque­s immortalis­e l’endroit. « Avec les tracés GPX, ces photos seront ensuite insérées dans le tableau Excel que nous avons établi depuis le début de nos repérages. » S’apprêtant à reprendre son chemin, le groupe s’autorise une petite déviation, à la vue du « pilier du feu sacré ». Le temps d’effectuer quelques repérages visuels, notamment sur l’accès à ce rocher prisé des amoureux de la grimpe. Puis, les bénévoles se remettent en marche et rallient le prochain point : le col Saint-Barthélémy, départ de la descente vers le viaduc d’Anthéor. Une fois là-bas, se penchant audessus d’un sentier plus que scabreux, Pascal préconise : «Je m’y suis risqué il y a quelques jours. Embroussai­llé et trop risqué. Mieux vaut partir à droite. » Empilant des pierres, il réalise des cairns à l’entrée du sentier, afin d’indiquer la voie aux marcheurs, et confection­ne une flèche au moyen de branches. « Je vous présente mon oeuvre éphémère ! », plaisante-t-il, avant d’entamer la descente vers le viaduc. « Hélas, il n’est pas rare de trouver des déchets sur notre chemin, glisse

Daniel. A fortiori en période estivale. Déchets que nous ramassons, bien entendu, par respect pour cette nature que nous aimons tant. À chaque sortie, nous veillons à la laisser derrière comme elle était devant ! » En fin de parcours, le groupe se retourne, prenant le temps d’observer la beauté naturelle du site… « Cela ne fait aucun doute : le massif est un formidable terrain de jeu pour nous, amoureux de la nature. Mais comme sur tout terrain de jeu, il y a des règles à définir et à respecter. Et si l’Estérel n’est pas encore officielle­ment reconnu“Grand Site de France”, il est déjà considéré comme tel dans nos coeurs ! »

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De nombreux bénévoles – ci-dessus les membres du Club alpin français de l’Estérel – oeuvrent actuelleme­nt dans le massif, recensant tous les points noirs et difficulté­s, mais aussi les itinéraire­s propices à la pratique du sport de pleine nature.
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