Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

FRAYEUR DE 1 RE CLASSE DANS LE PARIS-NICE

Un TGV Paris-Nice a été visé par un tir mercredi. La balle, destinée à la chasse au gros gibier, a traversé la vitre avant de se loger dans un appuie-tête. Personne n’a été blessé.

- ANNABELLE GEORGES (1) Le prénom a été changé à sa demande.

Un TGV reliant Paris à Nice a été touché par une munition destinée à la chasse au gros gibier mercredi vers 18 h 30, à hauteur d’Avignon (Vaucluse). Le projectile s’est logé dans un appuie-tête après avoir traversé la vitre, sans faire de blessé. Tir volontaire, balle perdue ? Le parquet d’Avignon ne privilégia­it hier aucune hypothèse. C’est lors de l’escale à Marseille que les policiers ont constaté les dégâts, le train ne s’étant pas arrêté au moment du tir.

Un gros trou au milieu de la vitre

Isabelle (1) était à bord. « Presque tout le monde dormait, d’autres personnes regardaien­t des films, se rappelle la passagère, une Varoise, qui se reposait également. Puis tout à coup, on a entendu un énorme impact. On pensait qu’une bombe avait explosé. » Les passagers, réveillés par le bruit, constatent qu’une des vitres du wagon a explosé, avec un gros trou rond en son milieu. « Notre premier réflexe, ça a été de courir vers un papa et sa petite fille qui étaient assis juste à côté de la fenêtre», raconte la jeune femme. Sous le choc, ces derniers se réfugient au fond de la voiture. Heureuseme­nt, la petite fille n’est pas blessée. « Elle a vraiment eu de la chance, elle n’avait rien du tout. » Après avoir traversé la fenêtre, la balle est passée par l’appuie-tête d’un siège, avant de ressortir en direction des bagages et d’atterrir sur une table. Les passagers pensent d’abord à un caillou. « On s’est ensuite aperçus que c’était vraiment une balle et on s’est dit que c’était peut-être des chasseurs, même s’il faisait nuit. » Dix minutes plus tard, une contrôleus­e, avertie par l’une des voyageuses, évacue les passagers à l’étage supérieur. Ce n’est qu’une fois arrivé à Marseille que le train est immobilisé par la police, qui recueille les témoignage­s et les coordonnée­s des passagers présents dans le wagon.

« Choqués »

Le train reste à quai pendant une heure, le temps pour la police de faire décrocher la rame du wagon touché par le tir et d’évacuer ses passagers en première classe… où personne n’est au courant de l’incident.

« Les voyageurs de la rame ne comprenaie­nt pas de nous voir arriver choqués, donc on leur a raconté ce qui s’était passé », rapporte la passagère. Elle-même a alors encore du mal à réaliser : « C’est seulement en regardant les photos que j’ai prises et en parlant à ma famille, que je commence à comprendre ce qui est arrivé.» Au lendemain des faits, hier, les passagers n’avaient reçu aucune informatio­n particuliè­re de la SNCF. « Mes proches me disent de porter plainte, mais je ne suis pas dans cette optique. Je vais d’abord attendre de reprendre mes esprits », déclare la Varoise, qui confie avoir désormais un peu peur de prendre le train.

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(Photo DR) La balle, destinée au gros gibier, s’est fichée dans un appuie-tête après avoir traversé la vitre du train.

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