Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

À 15 ans, une «prodige» sur France 2 le 22 décembre

Mélissa Gras a des notes plein la gorge et des mélodies plein la tête. Cette jeune chanteuse, élève au conservato­ire, participe à l’émission Prodiges qui sera diffusée le 22 décembre

- LIONEL PAOLI lpaoli@nicematin.fr 1. Le musicien niçois est décédé le 7 novembre. Prodiges (5e édition), diffusion les samedis 22 et 29 décembre à 21 heures sur France 2.

On a répété au Zénith avec un orchestre complet ! ”

Elle a une voix qui tutoie les anges doublée d’une volonté d’enfer. Un mélange insolite, diablement efficace, au service d’une véritable passion. Car les bonnes notes, Mélissa Gras adore ! Depuis toujours. Celles qu’elle récolte au lycée Saint-Exupéry – l’adolescent­e confesse une moyenne de 18/20. Et celles qu’elle fait pleurer, délicateme­nt, en pinçant les cordes de sa guitare ou en caressant les touches de son piano. « Mes parents sont dingues de musique, avance-t-elle comme une excuse. Ce n’est pas leur métier ; ils sont profs de physique-chimie tous les deux. Mais j’ai grandi au milieu des instrument­s. Alors, tout naturellem­ent, je m’y suis mis… »

Disqualifi­ée... à cause de ses bagues

Elle s’essaie d’abord au clavier, puis glisse vers la six-cordes avant de revenir au piano. Aujourd’hui, elle mène de front ces deux discipline­s au Conservato­ire de Saint-Raphaël. Plus une troisième : le chant. « J’écoute des musiques très variées,

explique-t-elle. Les mêmes choses que tous les jeunes de mon âge. Mais pour chanter, j’aime le classique par-dessus tout.» En novembre 2016, son professeur, Fabienne Chanoyan, lui parle d’une émission diffusée sur France 2: Prodiges. Il s’agit d’un concours réservé aux moins de seize ans dans trois catégories – chant, danse, instrument.

« J’ai voulu m’inscrire, raconte Mélissa. J’ai envoyé un enregistre­ment et j’ai été présélecti­onnée pour une audition à Marseille. Et là… » La jeune les épaules fille s’interrompt : « On m’a en dit haussant que c’était mes bagues. encore J’avais trop tôt, un à cause appareil de dentaire à l’époque… » Mélissa éclate de rire, dévoilant deux rangées de dents blanches parfaiteme­nt alignées. « Je n’ai plus ce problème, résumet-elle. Alors je me suis représenté­e cette année. Et j’ai obtenu mon ticket pour l’enregistre­ment de l’émission, à Montpellie­r, pendant les vacances de la Toussaint. » Dix jours, au total, qui resteront «à

jamais » dans sa ‘‘ mémoire. « C’était un rêve éveillé, explose-t-elle. Le premier jour, on a répété à l’opéra. Le deuxième, on a tourné les portraits qui seront présentés aux spectateur­s. Le troisième, on a fait une répétition générale au Zénith avec l’orchestre de Montpellie­r ! Vous imaginez ? Un orchestre complet pour m’accompagne­r ! » Une étrange lueur brille dans ses yeux pastel. Ce souvenir est si vif, si intense, qu’il semble un instant lui couper le souffle. Elle reprend en écartant les bras : «Ce qui est génial, dans ces concours, ce sont les rencontres. Dans chaque catégorie, nous étions cinq concurrent­s. J’allais dire: cinq passionnés. C’est formidable de croiser des jeunes qui vibrent pour les mêmes choses que vous. D’ailleurs, nous sommes restés en contact. On espère se revoir. » Pas de concurrenc­e ? Une fois de plus, Mélissa hausse les épaules. «On sait, dès le départ, que deux ◗ émissions doivent être enregistré­es : une première, diffusée le 22 décembre, avec les quinze candidats. Et une seconde, une semaine plus tard, à l’issue de laquelle un seul vainqueur est désigné. Mais franchemen­t, ce n’est pas le plus important. Pour moi, en tout cas… » Parfaiteme­nt à l’aise devant un objectif, la présence des caméras ne l’a pas dérangée. « Quand je

chante, confesse-t-elle, il n’y a que moi et la chanson. » De l’issue du concours, elle ne dira rien. « C’est défendu, justifie-t-elle d’une voix douce. Il faut garder le suspense pour les téléspecta­teurs. » Elle consent cependant à dévoiler le titre qu’elle a interprété devant les jurés : Love Story de Francis Lai (1). « Pas franchemen­t adapté à ma tessiture, observe-t-elle en secouant ses cheveux châtains. Je suis soprano. Mais je n’avais pas le choix. La production nous a fait parvenir le morceau imposé à la fin de l’été. J’ai eu six semaines pour me préparer avec mon coach. » Six semaines pour peaufiner ces quelques minutes où elle sera scrutée, en prime time, par des millions de spectateur­s.

« Même pas peur, évacue-t-elle d’un clignement d’oeil. J’espère juste que les gens qui m’aiment, qui me verront et m’entendront, seront fiers de moi ! »

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(Photo Philippe Arnassan) Mélissa Gras distillera son talent le samedi  décembre à  heures sur France .

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