Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Une Mottoise coiffeuse officielle

Hier, Bérengère Porret a participé au show Miss France. En tant que coiffeuse officielle

- Textes : Aurélien RUESTERHOL­Z aruesterho­lz@nicematin.fr Photos : Dylan Meiffret

Strass et paillettes. Les plus belles femmes de France se sont réunies à Lille, hier soir, pour le concours Miss France. Coiffeurs, stylistes, grands couturiers ont tous le même objectif : mettre en valeur ces jeunes demoiselle­s. Et une Dracénienn­e a eu l’honneur de participer aux coulisses du show: Bérengère Porret. Comme la Tourvaine Caroline Perengo, qui a représenté la Côte d’Azur, notre Bérengère nationale a apporté une part du soleil varois dans le Nord. À 43 ans, la Mottoise participai­t à sa deuxième édition des Miss, après 2016. «Lors de ma première, je les avais accompagné­es à l’Île de la Réunion pour le stage de préparatio­n puis pour le show à Montpellie­r », confie-t-elle, fière de porter haut les couleurs de son salon SaintAlgue lors de cet événement national. Stressées par leur passage devant des millions de téléspecta­teurs, les reines de beauté trouvent en Bérengère et ses acolytes des confidente­s. Comme des petites fées prêtent à leur conter une belle histoire au creux de l’oreille

pour les rassurer. « Ce sont des gamines, elles ont entre 18 et 24 ans. Ça fait longtemps qu’elles sont loin de leurs parents, entre le voyage de préparatio­n et le moment de l’élection, elles ne les voient pas. Et surtout, elles sont attachante­s. Quand on ne les voit qu’un soir, ça va très vite. On les soutient, on est là pour ça aussi. Quand on part en voyage avec, on les connaît plus et des affinités se créent même si on est là que pour les coiffer. Elles ont aussi besoin de voir des têtes amies. » Sublimer une Miss qui va être scrutée par des millions de personnes pourrait être angoissant... D’autant plus quand on ne découvre son, ou ses, modèle(s) que quelques heures à l’avance. « Étrangemen­t, je ne suis pas stressée. Je fais toujours un parallèle avec le basket. Quand on est en compétitio­n, on est transcendé. Là, c’est pareil. Il faut être hyper rapide, attentif à ce qu’il se passe autour. On peut avoir besoin d’un coup de main, la personne à côté aussi. Il faut être alerte, on est presque sous cocaïne (rires). La solidarité est essentiell­e. Quoiqu’il arrive, je suis un soldat. Quand j’y vais, je m’engage et je le fais à fond. Jusqu’au bout. » L’Arcoise d’origine maîtrise son sujet. Surtout que les conditions ne sont pas optimales. Et qu’elle doit aussi assumer plusieurs tâches. « Quand on coiffe, on est sur une chaise et on n’a pas de miroir en face... Les filles font minimum 1 m 72 et pendant qu’on les coiffe, elles sont maquillées et habillées. Quand on a fini, on aide la styliste, on lasse une chaussure. » Multitâche­s qu’on vous disait… Ciseaux en main, la Mottoise se transforme en artiste. Mais avant d’exercer sa discipline au plus haut niveau, elle s’est longtemps cherchée. Bonne élève, elle a obtenu un BTS et a travaillé dans l’insertion profession­nelle. Ce n’est qu’à 27 ans qu’elle s’est lancée dans la coiffure. Avec la réussite qu’on lui connaît. Gamine, elle ne rêvait « pas forcément de coiffer les Miss France. On les a tous regardées avec nos parents. Saint-Algue, mon salon dracénois, me permet de le faire, c’est bien. J’ai choisi cette franchise pour le package complet. C’était une volonté de pouvoir faire en plus de l’événementi­el. Ça change du quotidien. Il y a une

partie de création, les rythmes sont différents, on travaille dans le monde de la beauté. » Cependant, il ne suffit pas d’être franchisé avec la marque pour arriver aux Miss. C’est tout un processus. L’excellence, ça se mérite. Ça se travaille au quotidien. Pour être de l’aventure cette année, la coiffeuse a dû passer

par « un concours photo. On fait une coiffure avec un modèle, une transforma­tion sur un thème. Cette année, c’était la mariée haute couture, avec en stylistes Jean-Paul Gauthier, Paco Rabanne et Yves Saint-Laurent comme inspiratio­n. Je bosse avec un photograph­e dracénois, Gaël Delaite, qui est un ami. On est choisi parce qu’on a fait nos preuves. S’ils nous font venir, c’est parce qu’ils savent qu’on va faire le boulot. » Corporate jusqu’au bout des cheveux. Ces derniers sont une véritable matière noble pour Bérengère. Installée depuis huit ans au coeur de Draguignan, elle partage son savoir-faire dans son enseigne. Avec perfection­nisme et passion. « C’est un métier dans lequel on ne s’ennuie pas. On est en constante évolution. Il y a toujours à apprendre. Le cheveu est vivant. On ne peut pas se lasser du métier. » En revanche, le rôle de la coiffeuse peut évoluer. Bérengère l’avoue volontiers. Se prête, avec plaisir, au jeu du professeur. « Plus je vieillis, plus je tends vers la formation. C’est marrant, il y a une quinzaine de jours, deux de mes anciennes apprenties sont venues me remercier. C’est la meilleure des récompense­s. » Une autre belle récompense serait d’avoir trituré la crinière de la nouvelle Miss France...

Quand j’y vais, je m’engage et je le fais à fond. Jusqu’au bout. ”

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