Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Le 9e Art se travaille en atelier à la médiathèque
Si Thomas a pu rapidement progresser dans l’art de la bande dessinée, c’est surtout grâce à la médiathèque jeunesse, au premier étage du Centre culturel. L’un des animateurs, Xavier, graphiste de métier et dessinateur de BD, guide les enfants, avec Gérard, tout au long de l’année lors des ateliers du mercredi. « Il y a dix séances et quinze heures de travail durant lesquelles ils s’exercent devant leur feuille. L’objectif est de fournir une ou deux planches pour concourir au festival d’Angoulême pour sa tranche d’âge », explique Xavier.
La transmission du savoir entre adultes et enfants se fait naturellement : « On les aide à créer leur propre histoire, à mettre en place les personnages, le scénario. Ensuite ils passent à l’ancrage et, plus tard, à la couleur. » Au commencement est le verbe, puis le dessin et enfin le coloriage. « Tout débute par la rédaction du texte et la construction des dialogues, avant même de dessiner quoi que ce soit, c’est important de ne pas sauter les étapes, insiste l’animateur. C’est à eux de fournir la matière première, nous on intervient pas du tout, sans censure. Ils sont libres de choisir leur sujet. On est là pour aider à la structure, au développement de l’histoire, à la technique, c’est tout. » Mais Thomas, qu’a-t-il de plus que les autres ? « Je saurais pas dire si c’est quelque chose en plus. Ce que je sais, c’est que c’est un garçon qui réfléchit bien à ses sujets. Ses histoires sont toujours bien ficelées dans son esprit. C’est limpide ensuite au niveau du style, c’est assez clair dans le texte puis dans le dessin, c’est peut-être ça qui fait la différence. Et c’est un bosseur ! »
« Tout se joue au niveau du scénario »
L’alchimie se fait. Être créatif, avoir de l’imagination, puis arriver à bien coordonner ses idées, voilà probablement la clef pour réaliser une bonne bande dessinée. L’autre animateur, Gérard, bibliothécaire à la médiathèque, est tout autant « bluffé » par la réussite du petit prodige. « On a été contents d’apprendre sa victoire. Thomas est un garçon qui travaille beaucoup, et bien. Aussi, les lieux s’y prêtent, précise Gérard. Faire ces ateliers à la médiathèque permettent aux enfants de s’inspirer de livres et de BD que l’on trouve ici facilement. C’est ce qu’a fait Thomas, il a été curieux. Ensemble, les jeunes progressent peu à peu aussi en s’aidant les uns et les autres. »
L’exemple de Thomas peut-il servir à d’autres ? Les secrets de la réussite ne sont pas bien mystérieux... « Je pense que tout se joue lors des trois premières séances au niveau du scénario, indique Gérard. À partir du moment où l’histoire est bien faite, le dessin suit – ça dépend des tranches d’âge. » Le binôme d’animateurs est rôdé depuis plusieurs années. « Ça fait un peu plus de huit ans que Xavier et moi initions les jeunes aux ateliers de bande dessinée, par groupe d’une quinzaine d’enfants, et c’est toujours un grand plaisir et un beau moment de partage. »