Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Dans le vestiaire avec… Akim Zilali

Entraîneur au sein de la section athlétisme de Fréjus, il évoque sa carrière au plus haut niveau et dévoile ses ambitions pour ceux – jeunes et moins jeunes – à qui il transmet ses valeurs

- Propos recueillis par Paul DELOMEL Photo : Frank TÉTAZ

Tous les lundis, notre rubrique Dans le vestiaire avec... vous permet de faire connaissan­ce avec un acteur du sport local. Cette semaine: Akim Zilali. Athlète de haut niveau au très beau palmarès et qui participe toujours à des courses régionales, il est aujourd’hui entraîneur au sein de la section athlétisme de Fréjus.

Comment avez-vous découvert le sport ?

J’ai commencé par le foot dans le quartier de la Gabelle. Mais je suis assez solitaire et j’ai toujours aimé courir. Quand j’avais une douzaine d’années, je venais au Stade Gallieni pour faire des tours de piste, pendant une heure, avec l’accord du gardien. J’ai également fait quatre ans de basket en UNSS. Agnès Scamardell­a, professeur d’EPS au collège du Stade puis à Léotard, m’a initié à l’athlétisme. C’était le jeudi soir, avec Yves Brenier. Au début, j’ai touché à toutes les discipline­s.

Vous intégrez ensuite l’AMSL Fréjus ?

En cross UNSS, j’avais un peu de mal : il fallait que je travaille l’endurance pour m’améliorer. J’ai rejoint la section athlétisme de l’AMSLF en cadets où j’étais entraîné par Jean-Pierre Létard. En cadet , j’ai fini e aux championna­ts de France sur

  m. En junior , je frôle la sélection en équipe de France. J’ai ensuite connu un passage à vide physique pendant deux ans. Je suis revenu en junior , sous la houlette de Yves Brenier. En espoir , je termine e aux championna­ts de France sur   m steeple.

Votre route croise alors celle de Mahiedine Mehkissi ?

En espoir , j’ai fini e des championna­ts de France derrière Mahiedine, malgré une chute dans la dernière rivière. En , on a participé tous les deux aux championna­ts d’Europe espoir. À Manchester, on termine ensemble dans un match internatio­nal où on représenta­it la France. Malheureus­ement, j’ai ensuite contracté plusieurs blessures dont une pubalgie.

Vous n’êtes pas passé loin des JO de Pékin ?

En , j’ai fait ’ ” à Metz et j’ai été présélecti­onné pour Pékin. Vice-champion de France de cross , je cours le  km en ’ ”. Mais une blessure aux interclubs a condamné ma participat­ion aux JO de Pékin.  et  ont été deux années difficiles. Je suis revenu en  et j’ai pu participer au Meeting Areva au Stade de France avec à la clé un ’ ” au   steeple. Malgré une nouvelle présélecti­on olympique, une blessure m’a empêché de viser les JO de Londres. Je suis revenu en , avec la troisième performanc­e française de l’année en ’ ”.

Votre carrière change alors d’orientatio­n ?

En , Roger Milhau est devenu mon entraîneur et je suis passé sur   m avec une performanc­e de ’ ” et une e place aux championna­ts de France. À partir de , j’ai mis un peu le frein à main sur les entraîneme­nts, mais j’ai continué à participer à un certain nombre de courses. En , j’ai ainsi remporté la Saint-Tropez Classic pour la septième fois. Parallèlem­ent, j’entraîne plusieurs groupes au sein de l’AMSLF.

Quels groupes entraînez-vous ?

Les poussins dans toutes les discipline­s, deux fois par semaine, et les minimes trois fois par semaine. J’entraîne également un groupe de quarante adultes hors stade et le groupe sprint compétiteu­rs, constitué de jeunes et d’adultes. En tout, ça correspond à vingtcinq heures d’encadremen­t par semaine, sans compter les déplacemen­ts le week-end.

Votre formation ?

Je suis entraîneur à l’AMSL Fréjus depuis . J’ai eu un BTS, une licence en finances et un brevet d’État « Athlétisme ». Je suis également titulaire d’un Master  en préparatio­n physique et un Master  en management des organisati­ons et des services sportifs.

Quel type de coach êtes-vous ?

On dit que je suis exigeant. J’ai toujours eu des entraîneur­s exigeants. Je me suis forgé ce caractère progressiv­ement. Il faut motiver les jeunes comme les adultes. Pour cela, on doit être carré et pointu. Mes élèves sont à l’écoute, quel que soit leur âge. Ils me posent des questions, ils sont attentionn­és, attentifs ; ça permet de les convaincre.

Quel bilan tirez-vous de l’année ?

Les groupes que j’entraîne sont plutôt en formation, ils se spécialise­nt ensuite. On compte pas mal de médailles régionales dans toutes les discipline­s. Nathan Richomme est qualifié pour les championna­ts de France de cross, Hugo Schropfer est champion de Méditerran­ée de cross. En sprint, Anthony Quinchon a fait  s  sur  m junior.

Vos objectifs pour   ?

Il s’agit avant tout de peaufiner la formation, comme le souhaite notre président Frédéric Roger. L’objectif ce sont les championna­ts de France indoor et les championna­ts de France de cross. Certains athlètes sont déjà en forme cet hiver, même chez les poussins en cross. C’est super de les entraîner.

Quel est votre regard sur l’athlétisme français ?

L’ancien directeur technique national, Gali Yalouz, aujourd’hui directeur de l’INSEP, a redonné espoir à notre sport. Il a relancé l’athlétisme et a eu de beaux résultats. Nous avons   licenciés et quatre recordmen du monde. La fédération est en mouvement, mais attention de ne pas négliger la formation !

Ce qui vous met en colère ?

Je n’aime pas que l’on triche, dans le sport comme dans la vie. Je m’éloigne de ces personnes-là. C’est sûrement lié à l’éducation que m’ont transmise mes parents.

Ce qui vous apporte de la satisfacti­on ?

J’apprécie les gens qui m’amènent un savoir, quelque chose. On apprend des autres, je suis à l’écoute dans la vie comme à l’entraîneme­nt. Dans notre sport, on a un rôle social, ça apporte beaucoup. Quand quelqu’un arrive à l’athlétisme, il sait qu’il va devoir être rigoureux. C’est une école de la vie qui exige du respect.

“J’ai remporté la Saint-Tropez Classic sept fois”

“L’objectif, ce sont les championna­ts de France indoor”

Avez-vous une autre passion que l’athlétisme?

Une fois par semaine, je fais du kick boxing à Badri Rouhabia, à Saint-Raphaël. Par ailleurs, je commence à toucher au triathlon, je nage et je roule. Mon objectif est de faire un half iron man : , km de natation,  km de vélo et enfin un semimarath­on. Pourquoi pas celui de Marrakech à la fin de l’année …

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