Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Dans le vestiaire avec… Akim Zilali
Entraîneur au sein de la section athlétisme de Fréjus, il évoque sa carrière au plus haut niveau et dévoile ses ambitions pour ceux – jeunes et moins jeunes – à qui il transmet ses valeurs
Tous les lundis, notre rubrique Dans le vestiaire avec... vous permet de faire connaissance avec un acteur du sport local. Cette semaine: Akim Zilali. Athlète de haut niveau au très beau palmarès et qui participe toujours à des courses régionales, il est aujourd’hui entraîneur au sein de la section athlétisme de Fréjus.
Comment avez-vous découvert le sport ?
J’ai commencé par le foot dans le quartier de la Gabelle. Mais je suis assez solitaire et j’ai toujours aimé courir. Quand j’avais une douzaine d’années, je venais au Stade Gallieni pour faire des tours de piste, pendant une heure, avec l’accord du gardien. J’ai également fait quatre ans de basket en UNSS. Agnès Scamardella, professeur d’EPS au collège du Stade puis à Léotard, m’a initié à l’athlétisme. C’était le jeudi soir, avec Yves Brenier. Au début, j’ai touché à toutes les disciplines.
Vous intégrez ensuite l’AMSL Fréjus ?
En cross UNSS, j’avais un peu de mal : il fallait que je travaille l’endurance pour m’améliorer. J’ai rejoint la section athlétisme de l’AMSLF en cadets où j’étais entraîné par Jean-Pierre Létard. En cadet , j’ai fini e aux championnats de France sur
m. En junior , je frôle la sélection en équipe de France. J’ai ensuite connu un passage à vide physique pendant deux ans. Je suis revenu en junior , sous la houlette de Yves Brenier. En espoir , je termine e aux championnats de France sur m steeple.
Votre route croise alors celle de Mahiedine Mehkissi ?
En espoir , j’ai fini e des championnats de France derrière Mahiedine, malgré une chute dans la dernière rivière. En , on a participé tous les deux aux championnats d’Europe espoir. À Manchester, on termine ensemble dans un match international où on représentait la France. Malheureusement, j’ai ensuite contracté plusieurs blessures dont une pubalgie.
Vous n’êtes pas passé loin des JO de Pékin ?
En , j’ai fait ’ ” à Metz et j’ai été présélectionné pour Pékin. Vice-champion de France de cross , je cours le km en ’ ”. Mais une blessure aux interclubs a condamné ma participation aux JO de Pékin. et ont été deux années difficiles. Je suis revenu en et j’ai pu participer au Meeting Areva au Stade de France avec à la clé un ’ ” au steeple. Malgré une nouvelle présélection olympique, une blessure m’a empêché de viser les JO de Londres. Je suis revenu en , avec la troisième performance française de l’année en ’ ”.
Votre carrière change alors d’orientation ?
En , Roger Milhau est devenu mon entraîneur et je suis passé sur m avec une performance de ’ ” et une e place aux championnats de France. À partir de , j’ai mis un peu le frein à main sur les entraînements, mais j’ai continué à participer à un certain nombre de courses. En , j’ai ainsi remporté la Saint-Tropez Classic pour la septième fois. Parallèlement, j’entraîne plusieurs groupes au sein de l’AMSLF.
Quels groupes entraînez-vous ?
Les poussins dans toutes les disciplines, deux fois par semaine, et les minimes trois fois par semaine. J’entraîne également un groupe de quarante adultes hors stade et le groupe sprint compétiteurs, constitué de jeunes et d’adultes. En tout, ça correspond à vingtcinq heures d’encadrement par semaine, sans compter les déplacements le week-end.
Votre formation ?
Je suis entraîneur à l’AMSL Fréjus depuis . J’ai eu un BTS, une licence en finances et un brevet d’État « Athlétisme ». Je suis également titulaire d’un Master en préparation physique et un Master en management des organisations et des services sportifs.
Quel type de coach êtes-vous ?
On dit que je suis exigeant. J’ai toujours eu des entraîneurs exigeants. Je me suis forgé ce caractère progressivement. Il faut motiver les jeunes comme les adultes. Pour cela, on doit être carré et pointu. Mes élèves sont à l’écoute, quel que soit leur âge. Ils me posent des questions, ils sont attentionnés, attentifs ; ça permet de les convaincre.
Quel bilan tirez-vous de l’année ?
Les groupes que j’entraîne sont plutôt en formation, ils se spécialisent ensuite. On compte pas mal de médailles régionales dans toutes les disciplines. Nathan Richomme est qualifié pour les championnats de France de cross, Hugo Schropfer est champion de Méditerranée de cross. En sprint, Anthony Quinchon a fait s sur m junior.
Vos objectifs pour ?
Il s’agit avant tout de peaufiner la formation, comme le souhaite notre président Frédéric Roger. L’objectif ce sont les championnats de France indoor et les championnats de France de cross. Certains athlètes sont déjà en forme cet hiver, même chez les poussins en cross. C’est super de les entraîner.
Quel est votre regard sur l’athlétisme français ?
L’ancien directeur technique national, Gali Yalouz, aujourd’hui directeur de l’INSEP, a redonné espoir à notre sport. Il a relancé l’athlétisme et a eu de beaux résultats. Nous avons licenciés et quatre recordmen du monde. La fédération est en mouvement, mais attention de ne pas négliger la formation !
Ce qui vous met en colère ?
Je n’aime pas que l’on triche, dans le sport comme dans la vie. Je m’éloigne de ces personnes-là. C’est sûrement lié à l’éducation que m’ont transmise mes parents.
Ce qui vous apporte de la satisfaction ?
J’apprécie les gens qui m’amènent un savoir, quelque chose. On apprend des autres, je suis à l’écoute dans la vie comme à l’entraînement. Dans notre sport, on a un rôle social, ça apporte beaucoup. Quand quelqu’un arrive à l’athlétisme, il sait qu’il va devoir être rigoureux. C’est une école de la vie qui exige du respect.
“J’ai remporté la Saint-Tropez Classic sept fois”
“L’objectif, ce sont les championnats de France indoor”
Avez-vous une autre passion que l’athlétisme?
Une fois par semaine, je fais du kick boxing à Badri Rouhabia, à Saint-Raphaël. Par ailleurs, je commence à toucher au triathlon, je nage et je roule. Mon objectif est de faire un half iron man : , km de natation, km de vélo et enfin un semimarathon. Pourquoi pas celui de Marrakech à la fin de l’année …