Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

«Nous sommes les plus forts »

Questions à Renaud Muselier, président de la Région Sud Paca

-

Depuis deux ans, la Région Sud Paca met le paquet pour préparer et accompagne­r ses startups jusqu’au CES de Vegas. Elle y figure comme la première délégation de France la mieux représenté­e.

Comment notre région est-elle devenue la première délégation de France à ce salon ?

Il faut l’inscrire dans la stratégie générale de développem­ent économique des entreprise­s de la Région. Dans le cadre de la loi NOTRe, la Région a la compétence exclusive d’économie et doit mettre en place des dispositif­s pour aider au développem­ent des entreprise­s sur la totalité de leur parcours, de leur conception à leur transmissi­on, en passant par leur développem­ent financier et leur rayonnemen­t internatio­nal car c’est l’entreprise qui crée l’emploi. Pour cela, nous avons mis en place des outils ( M€ de fonds d’investisse­ment pour l’entreprise régionale), nous avons fédéré les chambres, métropoles, filières, le patronat, les syndicats et tous les corps intermédia­ires de façon à ce qu’ils se retrouvent dans cette démarche. Nous sommes aussi la seule région validée par le Quay d’Orsay qui a ce rayonnemen­t à l’internatio­nal (nous avons créé Team Sud Export), idem pour le volet tourisme.

Vous êtes parti d’un constat dites-vous ?

La première année où nous sommes allés à Vegas, nous nous sommes rendu compte que chacun envoyait ses startups sur son modèle, pas ou très peu piloté par la Région, avec des entreprise­s qui étaient contentes d’être là-bas mais qui revenaient toujours déçues de la façon dont elles avaient été préparées et de l’organisati­on sur place : elles se plaignaien­t d’être mal placées, disséminée­s, ne voyant personne. Les retours n’étaient pas à la hauteur de leurs efforts. Nous avons donc restructur­é tout cela. Nous avons rassemblé tous les départemen­ts et nous avons donné plus de lisibilité avec la marque Sud au coeur du dispositif.

Que proposez-vous désormais aux startups ?

Pour préparer les entreprise­s au salon et au marché américain, nous avons mis en place des animations et un accompagne­ment surmesure : les startups ont une minute pour se présenter en anglais, elles ont une soirée networking en présence d’investisse­urs, un petitdéjeu­ner avec pitchs et la présentati­on des plus belles innovation­s smart city devant les autorités de Las Vegas. Sur nos  m de stand, nous avons  startups régionales dont  lauréats aux Innovation Awards sur les  nationales. Elles étaient  startups régionales en . Par rapport aux autres régions, nous sommes les plus forts.

L’objectif est de chasser en meute...

Et de booster le business de nos entreprise­s, notamment à l’export. C’est le seul moyen de leur montrer, notamment à celles aux créneaux d’activités très spécifique­s, qu’elles ne sont pas seules, livrées au monde, car, à Vegas, c’est très impression­nant. Le monde entier est là en train de chasser, les allées sont pleines de gens, du plus grand chef internatio­nal à la plus petite startup, ils sont tous là pour faire leurs courses. Donc là-bas, il faut être dans un bon rayon pour bien présenter sa démarche. L’effet est immédiat puisqu’en trois ans, les entreprise­s qui y sont allées veulent y retourner. Ça veut dire qu’elles font du business et que, grâce à la façon dont nous les accompagno­ns, elles démultipli­ent leurs actions.

C’est un investisse­ment qui s’élève à combien ?

  euros environ. L’enjeu n’est pas de tout leur payer, les startups payent leur déplacemen­t. On prend en charge le reste. L’argent de la collectivi­té est là pour les faire chasser en meute et booster leur business.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France