Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Venezuela : l’UE s’apprête à reconnaître Juan Guaido
L’ultimatum adressé par sept pays de l’UE en vue de la convocation d’une élection présidentielle au Venezuela arrivait hier soir à son terme, la proposition du chef de l’Etat Nicolas Maduro d’organiser des législatives anticipées en réponse à la pression de l’opposition étant qualifiée de « farce » par la France. L’Autriche a rejoint ce dimanche six autres pays de l’Union européenne (Allemagne, Espagne, France, PaysBas, Portugal, Royaume-Uni), qui avaient donné à M. Maduro huit jours pour convoquer une nouvelle présidentielle, faute de quoi ils reconnaîtraient son opposant Juan Guaido comme président.
« Si Maduro ne répond pas à l’appel de l’UE à organiser une élection présidentielle libre et juste, nous reconnaîtrons et soutiendrons Juan Guaido en tant que président par intérim du Venezuela », a tweeté le chancelier Sebastian Kurz.
Un recours militaire US est une option, selon Trump
La ministre française des Affaires européennes Nathalie Loiseau a quant à elle rappelé que « l’ultimatum » arrivait à son terme : « si, d’ici ce soir (hier soir), M. Maduro ne s’engage pas à organiser des élections présidentielles, nous considérerons que M. Guaido est légitime pour les organiser à sa place et nous le considérerons comme le président par intérim jusqu’à des élections légitimes », a-t-elle prévenu.
« Ce que répond jusqu’à présent M. Maduro, c’est “je vais organiser des élections législatives”, sous-entendu “je veux me débarrasser du président du Parlement (où l’opposition est actuellement majoritaire, ndlr), M. Guaido”, qui est justement soutenu par les manifestants. Là encore, cette réponse est une farce, une farce tragique ».
Jeudi, le Parlement européen a reconnu l’autorité de M. Guaido et a appelé l’ensemble des pays de l’Union européenne à faire de même.
Les Etats-Unis, le Canada et de nombreux pays d’Amérique latine, dont la Colombie et le Brésil, ont déjà reconnu Juan Guaido.
Donald Trump a de son côté réaffirmé que le recours à l’armée américaine au Venezuela était « une option », dans un entretien avec la chaîne de télévision américaine CBS diffusé dimanche. Soutenu par la Russie, la Chine, la Corée du Nord, la Turquie ou encore Cuba, M. Maduro, 56 ans, rejette pour sa part l’ultimatum européen et accuse les Etats-Unis d’orchestrer un coup d’Etat.