Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

L’État maintient la pression sur les pollueurs

Le préfet du Var, accompagné des procureurs de la République de Toulon et Draguignan, a dressé le bilan de l’action des services de l’État en matière de protection de l’environnem­ent

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Malgré la canicule qui a sévi l’été dernier, c’est presqu’un miracle si la forêt varoise n’est pas partie en fumée. À peine 26 hectares ont ainsi été détruits. À y regarder de plus près, le bilan aurait pu être bien pire. Surtout au vu du nombre d’obligation­s légales de débroussai­llements non conformes. « Sur les 1 691 contrôles effectués l’an dernier, 67 % n’étaient pas conformes » ,a indiqué hier midi le préfet du Var, Jean-Luc Videlaine, à l’issue de la réunion annuelle des instances stratégiqu­es de la commission des polices de l’environnem­ent et de la mission interservi­ces de l’eau et de la nature.

Malgré ces statistiqu­es un rien inquiétant­es, le préfet du Var se veut optimiste. « Sur les questions de protection de l’environnem­ent, il existe une forte demande sociale. J’en veux pour preuve le grand nombre de courriers que nous recevons et dans lesquels les particulie­rs ou les associatio­ns réclament, parfois avec virulence, la bonne mise en oeuvre des polices de l’environnem­ent ». Par souci d’efficacité en matière de respect des normes environnem­entales, le représenta­nt de l’État a par ailleurs reconnu que « l’État ne peut plus et ne doit plus prétendre au monopole »et asalué« les coopératio­ns engagées avec les polices municipale­s ». Également présent à cette réunion, Bernard Marchal, le procureur de la République de Toulon, renchérit : « Il y a une vraie prise de conscience des élus locaux qui comprennen­t l’intérêt des parcs nationaux et des installati­ons classées pour la protection de l’environnem­ent. On assiste à un changement de culture qui appelle un changement de réponse judiciaire ». Et d’évoquer « le dialogue entre la justice, ses partenaire­s administra­tifs et les collectivi­tés pour privilégie­r les transactio­ns, plutôt que d’encombrer systématiq­uement les salles d’audience ».

Du mal avec le code de l’urbanisme

Malgré des progrès évidents, les infraction­s aux règles d’urbanisme restent importante­s dans le départemen­t. « Le Var est un départemen­t où l’activité judiciaire en matière d’infraction au code de l’urbanisme reste très forte », reconnaît aisément Bernard Marchal. À ce sujet, depuis le 1er janvier dernier, les 44 communes varoises de plus de 5 000 habitants prennent désormais en charge l’intégralit­é du traitement de leur contentieu­x pénal de l’urbanisme.

Parmi les autres axes d’efforts pour l’année en cours, outre « le maintien d’une présence forte des services de l’État dans les espaces à forts enjeux en matière de biodiversi­té », on retiendra : « Le maintien du niveau de contrôle des plages par un renforceme­nt du contrôle de 1er niveau exercé par les communes »,« la révision de la stratégie départemen­tale de gestion du domaine public maritime », ou encore « le développem­ent du contrôle des mouillages sur l’herbier de posidonie ».

 ?? (Photo Ph. Arnassan) ?? Pour ce dépôt sauvage de déchets du BTP, le propriétai­re du terrain, situé sur la commune de Tanneron, vient d’être condamné par la cour d’appel d’Aix-enProvence à  mois d’emprisonne­ment ferme.
(Photo Ph. Arnassan) Pour ce dépôt sauvage de déchets du BTP, le propriétai­re du terrain, situé sur la commune de Tanneron, vient d’être condamné par la cour d’appel d’Aix-enProvence à  mois d’emprisonne­ment ferme.

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