Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Le peloton débarque

Le Belge Sep Vanmarcke s’est imposé au sprint hier à Mandelieu, dans une journée qui a déjà fait des dégâts. Les écarts sont importants, mais les favoris, Pinot et Bardet, restent placés

- GUILLAUME RATHELOT

Un Vanmarcke peut en cacher un autre. Quelques secondes après avoir serré un poing rageur sur la ligne à Mandelieu, Sep, vainqueur de l’étape au sprint, hier, enlace Ken, son grand frère... et directeur sportif chez EF Education First.

Une double dose de joie pour la famille belge et pour la formation américaine (World Tour) au maillot rose. «

savourait l’aîné, en chemise. Cette victoire nous fait vraiment du bien et va donner beaucoup de confiance avant les classiques. » La première journée du Tour du haut Var n’avait pourtant pas été spécialeme­nt cochée, même si son profil, avec une arrivée en faux plat descendant, s’annonçait idéal pour Sep Vanmarcke, spécialist­e de classiques et récent 5e

(1) de l’Étoile de Bessèges.

« C’est mon jour »

« J’ai gagné une étape très dure. Je ne pensais pas pouvoir faire quelque chose dans le final, d’autant que je suis tombé à 50 km de l’arrivée. Dans la dernière ascension (le col du Tanneron, à 10 km de la ligne), j’étais à bloc, je m’accrochais à un groupe de vingt, et j’ai même été pris dans une cassure, raconte le trentenair­e. Dans la descente, il y a eu plein de chutes (lire en page suivante) et j’ai pu recoller. » À ce moment-là, le groupe de tête, formé d’une quinzaine de coureurs, sait sans doute que Vanmarcke est le plus rapide. D’autant qu’il se fait emmener par son coéquipier, Hugh Carthy, déjà en vue sur le Tour de La Provence. « Là, je me suis dit : “c’est mon jour”. » Le Belge a donc réglé le sprint, devant le Manosquain Julien El Fares et l’Italien Giulio Ciccone.

Il a peut-être aussi profité du fait que les équipes des favoris, AG2R-La Mondiale et Groupama-FDJ, ne puissent pas mener un train d’enfer jusqu’au bout, sans doute échaudées par le Tanneron. Il n’empêche que Thibaut Pinot (8e) et Romain Bardet (13e) ont réussi à limiter les dégâts. Les deux Français font partie des quatorze coureurs arrivés dans le même temps et qui devraient se disputer la victoire finale ce week-end. Quand bien d’autres, à commencer par Lilian Calmejane (Direct Énergie), pourtant à l’attaque dans le col avant de tomber, ont perdu tout espoir dès hier.

Quant à Sep Vanmarcke, il sait que son équipe de grimpeurs – Carthy, bien sûr, Kangert, Dombrowski, Morton – peut le protéger jusqu’à Mons voire au Faron. Il ne se fait toutefois guère d’illusions sur sa capacité à garder son maillot jaune mimosa bien longtemps. « Il faut juste qu’il apprécie le moment, conseille son frère Ken. On va essayer, mais Sep est un grimpeur de 80 kilos, on va rester réalistes...» 1. Il compte plusieurs places d’honneur sur Paris-Roubaix (2e en 2013, 4e en 2014 et 2016) et le Tour des Flandres (3e en 2014 et 2016).

CLASSEMENT­S

1re étape (Vence - Mandelieu, 154,5 km) et général

 ??  ??
 ?? (Photos Patrice Lapoirie/Dylan Meiffret) ?? Souvent placé sur Paris-Roubaix ou le Tour des Flandres, Sep Vanmarcke a fait parler sa pointe de vitesse, devant El Fares (à d.) et Ciccone (à g., maillot rouge).
(Photos Patrice Lapoirie/Dylan Meiffret) Souvent placé sur Paris-Roubaix ou le Tour des Flandres, Sep Vanmarcke a fait parler sa pointe de vitesse, devant El Fares (à d.) et Ciccone (à g., maillot rouge).
 ??  ?? Sep dans les bras de son frère Ken, directeur sportif d’Education First.
Sep dans les bras de son frère Ken, directeur sportif d’Education First.

Newspapers in French

Newspapers from France