Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
« Je demande que tous les habitants de la Cavem soient consultés »
Dire que le sénateur, Georges Ginesta, est farouchement opposé à la réalisation d’un stade de football intercommunal n’est plus un secret pour personne. Explications !
Qu’est-ce qui vous dérange concernant ce projet lancé par la Cavem ?
Pour le principe et le respect de l’électeur contribuable, je fais observer qu’un stade de cette importance ne figurait dans aucun des programmes des cinq maires de l’agglo. Il ne s’agit pas de prévoir un tel investissement alors que nous sommes dans la dernière année de mandat. Ce projet est initié par MM. Bertora, Masquelier et Rachline. En ce qui concerne le montant de l’investissement, je rappelle que la salle de handball, avec une capacité de places autour d’une aire de jeu de m², a coûté millions d’euros ! Ce stade de places, autour d’une aire de jeu dix fois supérieure - m - coûtera lui plusieurs dizaines de millions d’euros. Et ce pour satisfaire une petite minorité et pour une utilisation au rythme de deux fois par mois pendant la saison de foot.
Cela voudrait-il dire que ce projet de stade est démesuré, selon vous ?
Monter en Ligue , alors que nous sommes en National , soit la e division, nécessitera en plus des frais de fonctionnement du stade, un investissement important en salaires. Cela représente des millions d’euros… Je considère que l’argent public doit être utilisé différemment. C’est-à-dire qu’il doit satisfaire le plus grand nombre et non pas une minorité.
Il est clair que si cela se réalise, nous allons directement à une augmentation des impôts.
Que préconisez-vous ?
Étant entendu qu’il n’y a aucune légitimité sur ce projet qui n’a pas été validé lors de l’élection de , je demande donc que tous les habitants de la Cavem soient consultés. Il faut l’avis de l’électeur contribuable, sur la volonté, ou pas, de faire ce projet. Aujourd’hui c’est la mode des référendums, je demande donc un référendum pour ce projet. D’autre part, je m’interroge sur la difficulté qu’éprouve Roland Bertora à me répondre…
Sur quels points exactement ?
D’une, sur le coût de l’investissement qu’il cherche à minorer de façon trop visible. De deux, sur la propriété du stade car celui-ci, tel que cela a été présenté, serait construit sur un terrain appartenant à Fréjus et c’est donc la Ville de Fréjus qui en serait propriétaire. Chaque fois que j’ai posé la question, Roland Bertora s’est trouvé en difficulté. Pour mois, il illustre parfaitement l’adage de la grand-mère de Martine Aubry : “Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup”.
Par ailleurs, quelle est votre position sur le transfert du club de rugby à Louis-Hon ?
Justement, je m’indigne que M. Masquelier laisse détruire le stade de rugby et la salle de volley. Le tout pour réaliser une opération immobilière très importante à la place du stade de rugby et de la salle de volley. Sous couvert d’un investissement sportif, il s’agit en fait d’une opération immobilière. Masquelier aura menti trois fois : d’abord il avait dit qu’il allait lutter contre le bétonnage de la ville, or il l’amplifie ; alors qu’il devait conduire une politique favorable aux jeunes, il impose à nos jeunes footballeurs et volleyeuses à aller jouer à Fréjus pour certains et Roquebrune pour d’autres ; et enfin cet ensemble immobilier s’accompagne d’une galerie marchande importante. Elle viendra donc concurrencer les commerces existants alors qu’il dit vouloir conduire une politique favorable aux commerçants raphaëlois de proximité. Une fois de plus, il ne tient pas ses engagements. Je considère qu’avec ces millions d’euros, on pourrait, par exemple, refaire une promenade de la Base nature jusqu’au palais des congrès. Afin d’avoir une unité dans le mobilier urbain sur plus de km face à un paysage magnifique. Cette promenade serait utilisée par des milliers de personnes contrairement à un stade qui ne sera utilisé que deux fois par mois.
J’appelle donc tous les habitants de la Cavem à s’élever contre cette gabegie financière.