Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Frelon asiatique, un danger public et environnemental
Installés depuis trois ans dans le département et présents sur la commune, les frelons asiatiques déciment les abeilles qui risquent l’extermination. La population doit se mobiliser
Nos enfants ne verront plus les mêmes choses que nous » , déplore Françoise Olliver, présidente de l’Association pour la sauvegarde des sites de Gassin (ASSG). En effet, cela fait maintenant quatorze ans que les frelons asiatiques ont fait leur apparition en France. « L’exportation végétale devrait être interdite ou du moins plus surveillée. On se retrouve avec des bêtes qu’on ne connaît pas du tout et qui menacent notre environnement », explique la présidente. Au total, cinq nids de frelons asiatiques se sont nichés au plus haut dans les pins parasols, les chênes ou encore dans les haies de jardin, rien qu’entre le collège de Gassin et Ville-Vieille. Plus ceux que l’on ne voit pas... et se développant à une allure exponentielle !
C’est en cette période de sortie que l’espèce, qui n’a pas de prédateurs, attaque les ruches en activité en se postant devant, attendant que les abeilles sortent pour les tuer. Il peut y avoir une centaine de frelons autour d’une seule ruche, de quoi faire pleurer les passionnés d’apiculture : « Sur 4 ruches, j’en ai perdues 2. Je compte sûrement arrêter alors que je suis simplement amateur, je fais ça pour le plaisir et pour ma famille », confie Christophe Bonetti, apiculteur et également membre de l’ASSG.
Impact sur les humains
Plus il y a de ruches et plus il y a de frelons. Ne revenant jamais dans le même nid, les reines en construisent toujours de nouveaux. En terme de chiffres, une reine équivaut à 2 000 ou 3 000 frelons. Rappelons que cinq nids ont déjà été repérés dans une partie de la commune gassinoise. Le calcul est vite fait. « Grâce à mes pièges, on peut dire que je brûle environ 100 bestioles par jour. Ce qui implique une surveillance constante », détaille Françoise Ollivier. visiteurs, habitants, animaux et le tourisme vert sont menacés. Comme la guêpe, le frelon asiatique ne meurt pas après avoir piqué. De même, s’il y a des agitations devant un nid, c’est une véritable armée d’insectes ailés qui peuvent attaquer. À la suite d’une piqûre, il faut tout de suite se rendre à l’hôpital en raison des risques d’allergies.
Un sujet à prendre au sérieux
Si ce problème écologique n’est pas dans la liste de priorités de Gassin, les communes du Plan-de-la-Tour et Grimaud ont déjà pris des mesures de sécurité. La première a pris une délibération pour prendre en charge les destructions de nids de frelons par des sociétés spécialisées, mais le particulier doit apporter une participation financière. La municipalité incite à déclarer leur existence en envoyant leurs coordonnées et l’endroit précis du nid. Ensuite, Manon Aubier, en charge du programme d’éradication, se déplace pour identifier la nitée. Car le frelon asiatique ne doit pas être confondu avec le frelon européen, espèce protégée. Facile à distinguer, son cousin possède des pattes jaunes alors que celles du frelon européen sont noires. À travers les revues municipales et le site internet, la mairie sensibilise la population. Mais afin de faire prendre conscience à tous, Manon Aubier a pour rôle intercommunal de « réunir et proposer un positionnement environnemental sur l’ensemble du Golfe ».
« Éviter que le phénomène ne s’amplifie »
Après de nombreux signalements et dans le cadre d’un recensement national au Muséum de Paris, la municipalité de Grimaud a également pris la décision de décimer les nids de frelons, et de prendre en charge les destructions et leurs coûts. À l’instar du Plan-de-la-Tour, il suffit de contacter le service environnement, qui se déplacera pour vérifier. «Cene sont pas les nids qui manquent ! » relève Noël Felten, directeur du cabinet du maire. C’est l’une des priorités du maire, qui prône l’agriculture pour préserver les paysages grimaudois : « C’est très important pour nous, nous faisons souvent des rappels dans les revues municipales, dans les réunions publiques et sur Facebook », ajoute le directeur du cabinet.
Si le coût de la destruction d’un nid avoisine la centaine d’euros, il est possible de remédier partiellement au problème grâce à des pièges et des protections.
Ces pièges sont faciles à réaliser (voir ci-dessus) et efficaces pour éliminer les reines et ses acolytes. Toujours étant que le plus radical est de tuer les nids au début du printemps.