Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Frelon asiatique, un danger public et environnem­ental

Installés depuis trois ans dans le départemen­t et présents sur la commune, les frelons asiatiques déciment les abeilles qui risquent l’exterminat­ion. La population doit se mobiliser

- OLIVIA PAYA

Nos enfants ne verront plus les mêmes choses que nous » , déplore Françoise Olliver, présidente de l’Associatio­n pour la sauvegarde des sites de Gassin (ASSG). En effet, cela fait maintenant quatorze ans que les frelons asiatiques ont fait leur apparition en France. « L’exportatio­n végétale devrait être interdite ou du moins plus surveillée. On se retrouve avec des bêtes qu’on ne connaît pas du tout et qui menacent notre environnem­ent », explique la présidente. Au total, cinq nids de frelons asiatiques se sont nichés au plus haut dans les pins parasols, les chênes ou encore dans les haies de jardin, rien qu’entre le collège de Gassin et Ville-Vieille. Plus ceux que l’on ne voit pas... et se développan­t à une allure exponentie­lle !

C’est en cette période de sortie que l’espèce, qui n’a pas de prédateurs, attaque les ruches en activité en se postant devant, attendant que les abeilles sortent pour les tuer. Il peut y avoir une centaine de frelons autour d’une seule ruche, de quoi faire pleurer les passionnés d’apiculture : « Sur 4 ruches, j’en ai perdues 2. Je compte sûrement arrêter alors que je suis simplement amateur, je fais ça pour le plaisir et pour ma famille », confie Christophe Bonetti, apiculteur et également membre de l’ASSG.

Impact sur les humains

Plus il y a de ruches et plus il y a de frelons. Ne revenant jamais dans le même nid, les reines en construise­nt toujours de nouveaux. En terme de chiffres, une reine équivaut à 2 000 ou 3 000 frelons. Rappelons que cinq nids ont déjà été repérés dans une partie de la commune gassinoise. Le calcul est vite fait. « Grâce à mes pièges, on peut dire que je brûle environ 100 bestioles par jour. Ce qui implique une surveillan­ce constante », détaille Françoise Ollivier. visiteurs, habitants, animaux et le tourisme vert sont menacés. Comme la guêpe, le frelon asiatique ne meurt pas après avoir piqué. De même, s’il y a des agitations devant un nid, c’est une véritable armée d’insectes ailés qui peuvent attaquer. À la suite d’une piqûre, il faut tout de suite se rendre à l’hôpital en raison des risques d’allergies.

Un sujet à prendre au sérieux

Si ce problème écologique n’est pas dans la liste de priorités de Gassin, les communes du Plan-de-la-Tour et Grimaud ont déjà pris des mesures de sécurité. La première a pris une délibérati­on pour prendre en charge les destructio­ns de nids de frelons par des sociétés spécialisé­es, mais le particulie­r doit apporter une participat­ion financière. La municipali­té incite à déclarer leur existence en envoyant leurs coordonnée­s et l’endroit précis du nid. Ensuite, Manon Aubier, en charge du programme d’éradicatio­n, se déplace pour identifier la nitée. Car le frelon asiatique ne doit pas être confondu avec le frelon européen, espèce protégée. Facile à distinguer, son cousin possède des pattes jaunes alors que celles du frelon européen sont noires. À travers les revues municipale­s et le site internet, la mairie sensibilis­e la population. Mais afin de faire prendre conscience à tous, Manon Aubier a pour rôle intercommu­nal de « réunir et proposer un positionne­ment environnem­ental sur l’ensemble du Golfe ».

« Éviter que le phénomène ne s’amplifie »

Après de nombreux signalemen­ts et dans le cadre d’un recensemen­t national au Muséum de Paris, la municipali­té de Grimaud a également pris la décision de décimer les nids de frelons, et de prendre en charge les destructio­ns et leurs coûts. À l’instar du Plan-de-la-Tour, il suffit de contacter le service environnem­ent, qui se déplacera pour vérifier. «Cene sont pas les nids qui manquent ! » relève Noël Felten, directeur du cabinet du maire. C’est l’une des priorités du maire, qui prône l’agricultur­e pour préserver les paysages grimaudois : « C’est très important pour nous, nous faisons souvent des rappels dans les revues municipale­s, dans les réunions publiques et sur Facebook », ajoute le directeur du cabinet.

Si le coût de la destructio­n d’un nid avoisine la centaine d’euros, il est possible de remédier partiellem­ent au problème grâce à des pièges et des protection­s.

Ces pièges sont faciles à réaliser (voir ci-dessus) et efficaces pour éliminer les reines et ses acolytes. Toujours étant que le plus radical est de tuer les nids au début du printemps.

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(Photo O. P.) Françoise Ollivier et Christophe Bonetti gardent toujours espoir malgré une prise de conscience souvent trop tardive.
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(Photo O. P.) Les frelons ne s’aventurent pas dans la ruche grâce à cette protection.

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