Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Des espèces sauvages poussent à... Saorge
On a tendance à penser que l’orchidée est très (trop !) fragile, mais ce n’est pas le cas de toutes les espèces ! Car avant d’envahir les salons, la demoiselle est bien une fleur des champs, qui évolue dans le moyen et l’arrière-pays mentonnais, en particulier à Saorge, sur le site Natura 2000 «La Bendola » le long de la vallée à l’est du village.
Vers une raréfaction
Et sur les 160 espèces répertoriées en France, ce ne sont pas moins de 50 sortes qui poussent sur ce territoire. Les conditions climatiques et l’habitat y sont particulièrement adaptés : une bonne luminosité, de la végétation assez basse et peu dense. Malheureusement, avec la raréfaction des troupeaux de moutons qui pâturaient en ces lieux, le terrain est de moins en moins en adéquation avec la survie des espèces. Les genêts et les buissons envahissent les prairies, et mettent en danger leur reproduction. En plus de la diminution progressive des insectes pollinisateurs, comme les abeilles. Ces dernières apprécient tout particulièrement l’orchidée, qui prend des formes et des couleurs très différentes : tantôt elles ressemblent à un papillon, à un oiseau ou à un bourdon, et la panoplie de ses coloris est infinie, allant du blanc au violet, en passant par le jaune et le rose. Certaines espèces d’orchidacées sont donc surveillées de près par la Communauté de la Riviera Française (Carf), d’autant que certains spécimens comme l’Ophrys lutea sont rares et menacées de disparition.
Protection de la Carf
Saorge étant sur un site classé Natura 2000, tout est fait pour la sauvegarde de ces plantes aux silhouettes étonnantes. Brigitte Bresc, maire de Saorge, explique comment les citoyens vivant sur les terrains concernés peuvent participer à leur sauvegarde : « Concrètement, le propriétaire s’engage pour une durée de 5 ans, la première année une action spécifique de débroussaillage est menée par un professionnel et prise en charge par le réseau Natura 2000 (financement : 47 % de l’État et 53 % de l’Europe). Les années suivantes, le propriétaire s’engage à entretenir son terrain afin de favoriser l’extension des pelouses et la pousse des orchidées. » Et si vous en croisez lors de vos promenades, le meilleur moyen de les préserver est bien sûr de ne pas les cueillir, et de ne pas les abîmer, car ces beautés rares sont, pour certaines, protégées. Il serait dommage de se priver de ce spectacle !