Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Une sculpture de Rembrandt Bugatti estimée à € Côté Art... Zoom sur...
Une rare sculpture du célèbre artiste animalier sera la star de la vente Bestiaire, organisée par la maison Millon chez Drouot Méta-Archéologie
C’est une véritable ménagerie qui s’installe chez Drouot le 8 mars prochain, lors d’une vente de la maison Millon consacrée aux bronzes animaliers. François Pompon, Christophe Fratin, Antoine Louis Barye, EdouardMarcel Sandoz, Armand Petersen, Roger Godchaux… les plus grands sculpteurs de 1850 à nos jours y sont réunis. Star de cette vacation : un « Lion couché dévorant » de Rembrandt Bugatti (18841916), mesurant près d’un mètre de long, pourrait bien être adjugé entre 200 000 et 300 000 Seuls 3 exemplaires existent de ce modèle, fondu par Hébrard vers 1908, et dont le plâtre original est conservé au Musée d’Orsay. La sculpture, numérotée (2), est détenue par la famille du premier propriétaire qui l’acquit en 1912. Frère du constructeur automobile Ettore Bugatti et fils du créateur de meubles Carlo Bugatti, Rembrandt Bugatti est actuellement le sculpteur animalier le plus coté sur le marché international avec François Pompon. C’est à l’âge de 13 ans que l’artiste italien, fasciné par les animaux, réalise sa première oeuvre animalière dans l’atelier de son père. Adulte, il puise son inspiration dans la contemplation assidue de félins, oiseaux et autres mammifères au parc zoologique du Jardin des Plantes à Paris tout d’abord, puis dans le zoo d’Anvers en Belgique. Là, il découvre un lion de l’Atlas qui lui servira de modèle pour la sculpture « Lion couché dévorant ». L’animal est presque un intime de l’artiste. Bugatti l’immortalise dès son plus jeune âge dans son
dévorant « Lionceau et lévrier assis l’un contre l’autre » en 1905 puis dans « Lion couché » en 1908. S’il connait le succès au cours de sa courte carrière, Rembrandt Bugatti devient dépressif suite à la guerre de 14-18.
En proie à des difficultés financières, il se suicide à l’âge de 32 ans dans son atelier de Montparnasse. Son oeuvre tombe dans l’oubli pendant plusieurs
Lion couché décennies avant d’être redécouverte dans les années 70. Chiens, chats, oiseaux, cerfs… le bestiaire de Bugatti est très varié, mais ce sont ses animaux exotiques - girafes, éléphants, félins, etc. - qui atteignent aujourd’hui les plus hauts prix aux enchères. En France, son record de vente a été battu avec le « Grand Fourmilier », adjugé pour 1,5 million d’euros en décembre 2016 chez Drouot. Jusqu’au 19 mai, le musée archéologique de NiceCimiez présente l’exposition Méta-archéologie de Florian Schönerstedt. L’artiste niçois a travaillé pendant plus de deux ans au sein du musée et sur le site archéologique pour proposer au public son regard sur la pratique de l’archéologie. Collecte, conservation, classification, typologie, enregistrement… Ce vocabulaire, qui appartient à l’archéologie, se retrouve dans sa démarche artistique au travers d’installations, et aussi de vidéos et de travaux en lien avec le cinéma d’animation. Une approche expérimentale qui évoque le rapport au temps et à la matière première.
TEXTES PAR LAURENCE GUIDICELLI