Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Nicolas Marty: «l’UDI a cette capacité de rassemblement»
Le nouveau visage de l’Union des démocrates et indépendants dans le Var prêche pour les élections européennes mais ne veut pas entendre parler des municipales. Rencontre
Il y a quelques semaines, Emmanuel Bonnemain se déclarait candidat aux élections municipales de 2020 à Fréjus, affichant la volonté d’incarner le rassemblement républicain contre David Rachline et le RN. Une candidature présentée sans étiquette, malgré son adhésion à l’UDI (Union des démocrates et indépendants) dont il était alors le délégué départemental. Depuis, l’avocat fréjusien a, logiquement, démissionné de ses responsabilités au sein de la formation centriste. Son successeur vient d’être nommé, il s’agit de Nicolas Marty, avocat Raphaëlois de 29 ans. Spécialisé dans le droit maritime, il est associé dans un cabinet marseillais mais a grandi et vit à Saint-Raphaël. Engagé politiquement dès 20 ans, il adhère au parti Les Républicains et s’investit dans la dernière campagne présidentielle puis dans les législatives qui suivent aux côtés de Guillaume Decard. L’élection de Laurent Wauquiez à la tête du mouvement, fin 2017, sonne néanmoins le glas de l’engagement du jeune avocat auprès des Républicains. « Je ne me retrouve pas dans les idées portées par Wauquiez. Les Républicains ont pris un tournant conservateur dans lequel je ne me reconnais plus », lâche Nicolas Marty sans plus de cérémonie. « J’ai rejoint l’UDI peu après son élection, dès 2017. Après avoir eu l’occasion de parler avec Emmanuel Bonnemain, Rosy Chambon (présidente du l’UDI 83 NDLR) mais aussi JeanChristophe Lagarde (Président de l’UDI) .»
Objectif rassemblement aux européennes
Selon lui, « Les personnes de sensibilité centre-droit n’ont plus leur place chez Les Républicains. Et je pense que l’UDI a cette chance et cette force de pouvoir rassembler autour d’elle. C’est d’ailleurs ce combat du rassemblement qu’il nous faudra mener aux prochaines élections ».
Et par prochaines élections, le nouveau délégué de l’UDI entend bien sûr les européennes de mai prochain. Un suffrage où le parti
centriste compte bien incarner le modèle pro-européen et se poser ainsi en opposant du Rassemblement national. « Nous n’avons pas le monopole de cette vision pro-européenne », convient-il. « Mais nous avons la volonté de rassembler les personnes du Modem, de LREM, et des LR qui ne se retrouvent plus dans ces partis-là. » Lui-même “transfuge” Républicain, l’UDI gage sans doute que Nicolas Marty saura trouver les mots justes pour faire “passer” d’autres camarades. Et pourquoi pas les plus jeunes, où le sentiment européen est plus fort et lesquels pourraient s’identifier à ce visage juvénile de l’UDI. « Mon âge est un atout pour ce qui est de montrer que la jeunesse peut et doit se faire entendre », reconnaît le militant, qui s’empresse néanmoins d’assurer « vouloir rassembler toutes les générations » autour de lui. Vous l’aurez compris, le mot-clé de l’UDI comme de cette nomination est : rassemblement. Un voeu pieux qui ne manquera pas de se heurter à d’inévitables combats de coqs.