Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
, année faste pour le recrutement des cadres
La région Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Corse ont recruté plus de 16 000 cadres en 2018. Du jamais vu depuis vingt ans. Et les prévisions pour 2019 sont au sommet. Seul bémol : l’emploi des seniors, à la peine
Selon une étude réalisée auprès de 707 entreprises représentant 71 400 salariés, la région ProvenceAlpes-Côte d’Azur et la Corse ont recruté 16 070 cadres en 2018. C’est 16 % de mieux qu’en 2017. A titre de comparaison, 10 850 cadres avaient été embauchés en 2016. On peut donc parler d’une envolée, et elle devrait se poursuivre cette année. 17 030 recrutements sont, en effet, annoncés.
« Il y a plus de vingt ans que l’on n’avait pas franchi la barre des 15 000 », se réjouit Julie Roynette, responsable du centre Apec (association pour l’emploi des cadres) de Nice en rappelant que l’essor du numérique – big data, intelligence artificielle – crée un véritable appel d’air.
Fonctions porteuses
Dans le détail, on observe qu’en 2018, quelque 15 730 cadres ont démissionné, sont partis à la retraite et ont été licenciés. Mais si l’on tient compte des 4 022 promotions internes de salariés accédant au statut, le solde est largement positif avec 4 360 postes de cadres supplémentaires. Ce qui, là encore, ne s’était pas vu depuis longtemps. Un bilan dont les Alpes-Maritimes tirent un grand profit, ce département « pesant », à lui seul, le quart des cadres en entreprise de toute la région Provence-AlpesCôte d’Azur. Études recherche & développement (20 % des recrutements), « commercial » (19 %) et informatique (18 %) sont les fonctions les plus porteuses. Elles concentrent 52 % des offres, principalement dans les secteurs des services et de l’industrie.En revanche, il subsiste des tensions. D’abord, en raison d’une concurrence féroce, les besoins étant, on l’a vu, importants. Alors que 12 % des entreprises de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (et Corse) envisagent de recruter des cadres en 2019, les prétendants ont l’embarras du choix et se montrent sélectifs, exigeants. Illustration : 29 candidatures pour une offre aujourd’hui, contre 47 il y a encore cinq ans. On ajoute que les moyens de postuler se multiplient.
Les perspectives
Si l’offre classique a toujours la cote, cooptation et réseaux sociaux complètent la donne.
Sur l’ensemble de la France, l’Apec estime que le volume total des recrutements de cadres devrait progresser de 2 à 10 % cette année. Ce qui permettrait d’aboutir à 292 000 embauches en 2010, la barre des 300 000 pouvant être atteinte en 2021.
«Dans un contexte où les recrutements et les prévisions atteignent des niveaux inégalés, les tensions sur le marché et les difficultés sur certaines fonctions augmentent. Ce besoin croissant de compétences pourrait conduire les employeurs à se tourner davantage vers les jeunes et les seniors», conclut la responsable de l’Apec.