Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Strambio-Marcel : échange musclé, pertes et fracas

Le maire et le conseiller municipal dissident de la majorité continuent de s’écharper à la moindre occasion. Nouvelle illustrati­on au conseil municipal d’hier soir. Frédéric Marcel a quitté la séance

- ROMAIN ALCARAZ

Quarante minutes chrono. C’est court. Et encore, sans un échange musclé – pour ne pas dire davantage – entre Richard Strambio et Frédéric Marcel, peut-être que le coup de sifflet final du conseil municipal d’hier soir aurait retenti plus tôt. Et franchemen­t, on n’aurait pas manqué grand-chose tant le simulacre de dialogue auquel on a assisté fait peu honneur à la fonction que sont censés incarner les deux hommes. Dans un coin, le conseiller municipal de la majorité, en disgrâce depuis quelques semaines, bouillonna­it déjà avant l’entame du conseil. En cause : son changement de place, qu’il envisage comme une sorte de maltraitan­ce.

Dans l’autre, le maire, qu’on ne pressentai­t pas à ce point à fleur de peau. Et pourtant, il faut bien qu’il le soit pour répondre avec autant de véhémence à une attaque il est vrai peu pertinente de son opposant.

« Vous n’êtes pas en dictature ! »

Sur la question d’une convention qui actait l’aménagemen­t de l’emploi de Dylan Rocher, joueur de pétanque de haut niveau, voilà donc Frédéric Marcel qui prend la parole. « Sur ce dossier, vous avez à nouveau changé d’avis. Comme pour la piscine Jany ou la bourse du travail. Le temps où vous vouliez envoyer Dylan Rocher dans les arènes de Fréjus est donc révolu. »

Une explicatio­n s’impose. Le sportif, employé municipal à Draguignan, est devenu joueur de Fréjus à la faveur d’un transfert qui en a agacé plus d’un. Il faut dire que c’est pour faire briller les couleurs d’une autre ville que Dylan Rocher allait s’absenter lors de divers championna­ts.

Frédéric Marcel toujours : « Vous employez une posture Jupitérien­ne décidant, le pouce en l’air, de ne pas le mettre à mort. » Évidemment, la remarque n’avait pour seul but que d’irriter le maire. De là à ce que ce dernier se lance dans un torrent d’insultes à peine voilée, il y avait un gouffre… que Richard Strambio a franchi sans sourciller. « Vous êtes grotesque, votre prose risque de vous provoquer une méningite. » Et puis : « Vous m’amusez. Je vous laisse à vos remarques, à votre petit, microscopi­que niveau. » Forcément, l’opposant ne s’en est pas laissé compter.

« Je voudrais vous répondre, hurlait Frédéric Marcel, privé de l’amplificat­ion sonore de son micro. Vous ne supportez pas qu’on puisse avoir un avis différent du vôtre. » Réponse, dans un brouhaha pour le coup bien grotesque : « Vous devez respecter la police de la séance ! » Cet échange, dont il est difficile de retranscri­re les propos exacts, a duré de longues secondes, s’est conclu par le départ précipité de Frédéric Marcel, au son d’une ultime pique : « Vous n’êtes pas en dictature ! »

Comment cette issue pouvait-elle advenir autrement ?

Avec de l’intelligen­ce de part et d’autre...

Mais ce n’était pas au programme, hier.

Et il ne restait qu’à espérer que le sourire entendu de l’équipe municipale après le départ de Frédéric Marcel soit dû à autre chose qu’à de la fierté. Parce que vraiment, il n’y avait pas de quoi être fier devant le spectacle proposé.

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(Photo R. A.) Frédéric Marcel, devant le refus du maire de lui donner la parole, quitte la séance.

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