Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
« Elles sont en train de mourir !..»
Le stand de l’association Var Apiloisir attirait les curieux face à la mairie avec son « apimobile ». Petits et grands entourent cet aquarium où des milliers d’abeilles tentent désespérément d’échapper à leur cage de verre garée en plein soleil. Agglutinées aux vitres elles montent inlassablement vers le fin bandeau de grillage d’environ 7 cm en haut des parois.
Au sol, sur le gazon synthétique, des centaines d’abeilles sont déjà mortes et d’autres agonisent lentement sous le regard des enfants. C’est une petite fille qui les remarque et les montre à son papa :
« Elles sont en train de mourir ! »
Quand la remarque est faite aux membres de l’association, installés à l’ombre de leurs parasols, la avons pris l’initiative de suggérer une apimobile pour montrer le fonctionnement de la vie des abeilles. Mais on n’a contraint personne à mettre une animation en place. Et il y a la largement assez de place pour la déplacer à l’ombre sur le parvis. Rien n’obligeait à l’installer en plein soleil. » En convenant, M. de Khorvine s’est ensuite repris en changeant de discours : « La mairie a demandé à l’ADAPI de présenter l’apimobile et cherchait des apiculteurs pour l’animer. On a accepté par gentillesse. On l’a vu dans différentes fêtes et les abeilles ne sont pas mortes. Dans une ruche il y a des abeilles qui meurent tous les jours. Une abeille a une durée de vie de 5 semaines en été. Si elles n’étaient pas mortes aujourd’hui, elles seraient mortes demain ! C’est une mauvaise expérience que l’on ne renouvellera pas. » Les membres de l’association ont finalement mis l’apimobile à l’ombre. Une apicultrice ayant assisté à la scène nous confiait en aparté que malheureusement, après chaque animation avec l’apimobile, ce qui restait de l’essaim exposé mourrait dans les jours suivants. Une question se pose : doit-on sacrifier un essaim d’abeilles, pour éduquer à leur sauvegarde le temps d’une foire ? Les voir agoniser dans cet aquarium est une triste représentation de ce que l’homme fait subir à ce petit pollinisateur indispensable.