Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Pas de réseau depuis jours, les villageois en colère
Le 12 août, un orage a endommagé l’antenne relais qui offre une couverture de téléphonie mobile aux communes du Bourguet et de Brenon. Et depuis : rien. La colère gronde...
Un petit coin de paradis. Le Bourguet, petite commune rurale, aux confins du Var, fait le bonheur des randonneurs et des vététistes, quand elle ne ravit pas les urbanophiles en quête de retour aux sources. Bref, là-bas, contrairement à ce que dit la chanson, c’est pas forcément neuf, tout n’est pas sauvage, mais des tempêtes, il y en a. Et quand celles-ci provoquent une paralysie du réseau de téléphonie mobile pendant au moins 10 jours, on n’est pas loin du naufrage (1).
Au village, ils sont nombreux à couver une belle colère à la vue du message qui orne chaque écran de téléphone portable : « Impossible d’activer le réseau de données cellulaires ». Réunis mardi matin, les habitants n’ont pas caché leur mécontentement. « On est coupés du monde », résume Denise. Épouse de Daniel Rouvier, maire du Bourguet, la dame n’est pas la moins motivée. Mais ses comparses ne sont pas mal non plus. «On est solidaires, et en colère », abonde Myriam, venue de Brenon, autre commune touchée par la perte du signal, représentée aussi par JeanLuc Rouvier, premier adjoint.
Cela fait donc une dizaine de jours que le territoire attend le rétablissement du réseau. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça commence à faire long. « Depuis peu, c’est SFR qui s’occupe de la maintenance
(2) de notre antenne, explique l’édile. Mais nous n’avons pas de contact avec l’entreprise qui doit réparer. Quand on appelle, on est renvoyés sur une plate-forme… Et on n’a pas de réponse, si ce n’est la promesse que la réparation est en cours… » Drôle de façon de considérer les utilisateurs du réseau. D’autant qu’en attendant, les factures tombent. « Je paye mon abonnement 45 euros, pour avoir accès à l’international, rapporte Christelle. Et malgré mes demandes, on ne m’a pas proposé de geste commercial. »
Outre la question pécuniaire, ce qui préoccupe vraiment les riverains, c’est la problématique liée à la sécurité. « En cas d’urgence, on ne peut contacter personne. » La chute en forêt d’une personne, par exemple. Mais ça marche aussi dans l’autre sens : « Personne ne peut nous joindre. Ça inquiète nos proches… »
Au village aussi, la question se pose, étant donné que la ligne fixe déserte peu à peu les foyers. «Le débit proposé ne permet pas d’avoir de box [qui ajoute à la ligne fixe, l’accès à la télévision et à Internet, NDRL]. Du coup, le portable suffit », répond-on.
Sauf quand ça ne passe pas. Alors que les services publics quittent les campagnes au profit de procédures dématérialisées, la zone blanche mérite d’être résorbée. Et vite.
1. À (ré) écouter : Là-bas, de Jean-Jacques Goldman.
2. Malgré nos tentatives, l’entreprise n’a pas répondu à nos sollicitations.