Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

« Une droite attachée à l’ascenseur social »

Interview express Aurane Reihanian, président des Jeunes Républicai­ns

- RECUEILLI PAR TH. PRUDHON

Aurane Reihanian, 26 ans, est le nouveau président des Jeunes Républicai­ns. Originaire d’un milieu modeste, pris sous son aile à ses débuts par Laurent Wauquiez, il se définit comme un « gaulliste social » et achève une thèse en droit public consacrée à la rétention de sûreté. A la tête de la caravane des Jeunes Républicai­ns qui sillonne la France estivale, il fera halte lundi 26 août à 18 h au rondpoint Courbet de Juan-les-Pins.

Quelle ligne politique souhaitez-vous incarner ?

C’est assez simple. Nous serons dans les Alpes-Maritimes le jour où Nicolas Sarkozy dédicacera son livre à Nice. C’est un symbole. Le symbole d’un moment où la droite gagnait parce qu’elle se situait au-dessus de toutes les postures dogmatique­s et de tous les clivages partisans. C’était une droite très attachée à l’ascenseur social et à cette idée simple que, peu importe son origine, on peut réussir pour peu qu’on s’en donne les moyens. C’est un discours que la droite a un peu écarté et qu’elle doit retrouver.

Comment expliquez-vous ces deux années perdues par LR depuis la présidenti­elle, où tout est allé à vau-l’eau ?

Il y a eu plusieurs phases. Avant la défaite des européenne­s, Laurent Wauquiez avait réussi à restaurer une dynamique et à redonner une voix à la droite. La défaite des européenne­s a été collective. Nous aurions dû, je crois, mieux y porter l’idée que le projet européen est un projet moderne : étudier à l’étranger, c’est une idée moderne ; développer des alliances entre pays voisins sur l’écologie ou l’intelligen­ce artificiel­le, c’est une idée moderne…

« Renouveler le logiciel de la droite », comme on l’entend beaucoup chez les élus LR, cela signifie quoi pour vous ?

Il faut d’abord moderniser le parti : les jeunes s’engagent aujourd’hui pour des causes, davantage que dans des partis. Nous allons proposer que notre famille politique crée un statut de sympathisa­nt pour élargir son spectre…

Ça, c’est de la tambouille, en gros ce qu’a fait LREM, mais on n’est pas dans le registre des idées…

Ce n’est pas de la tambouille. Il faut s’ouvrir avec un nouveau statut aux jeunes qui veulent défendre des causes. Sur le fond, les sujets régaliens et identitair­es sont fondamenta­ux, mais ils ne peuvent être l’alpha et l’oméga de notre discours. Nous devons, je le répète, reconsidér­er notre rapport à l’ascenseur social, la promesse méritocrat­ique tenue par Nicolas Sarkozy en  pour permettre à n’importe quel Français de réussir, quel que soit son environnem­ent social ou profession­nel.

En somme, il faudrait vite que Nicolas Sarkozy revienne ?

Il est un homme d’Etat qui pèse, mais il n’en faut pas moins qu’émerge une nouvelle génération. Nous devons regarder vers l’avenir et faire en sorte d’investir de nouvelles têtes à l’occasion des municipale­s.

Mais des idées nouvelles, est-ce que vous en avez ?

L’idée n’est pas de faire table rase du passé. Il faut se définir par ce que nous sommes, non par rapport aux autres. Notre responsabi­lité est de défendre les idées d’un gaullisme social qui, personnell­ement, me guide. Il faut être solide sur nos idées et s’adapter aux nouveaux sujets sociaux qui émergent.

Qui allez-vous soutenir pour la présidence de LR ?

Christian Jacob. Nous avons besoin d’apaisement. Et le seul qui apparaît en mesure de rassembler la famille pour la refonder, c’est lui. A l’Assemblée nationale, il est parvenu, à la tête du groupe LR, à créer une alchimie entre tous les courants du mouvement.

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