Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

L’épidémie d’obésité a gagné toutes les tranches d’âge

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

Nous souhaitons sensibilis­er le public aux enjeux nutritionn­els. Il faut que les citoyens comprennen­t qu’ils sont tous concernés, quel que soit leur âge. » Le Dr Gilbert Zeanandin, président de l’Interclan PACA (1), espère donc susciter l’intérêt d’un maximum de monde pour la conférence grand public organisée en clôture des 12es Journées de l’Interclan (2). « Nous avons choisi de parler des interactio­ns entre la nutrition et l’activité sportive. Odile Diagana, présidente de l’associatio­n Azur sport santé et Pascale Duché, professeur des université­s à l’UFR Staps de Toulon, vont ainsi montrer l’intérêt de la pratique sportive, pas seulement en tant qu’outil thérapeuti­que, mais aussi en prévention. »

En résumé, il ne faut pas attendre d’avoir des problèmes de poids pour faire du sport, bien au contraire. D’autant qu’un Français sur deux est déjà en surpoids. « L’activité est bénéfique sur l’organisme, aussi bien au niveau physiologi­que, pulmonaire... qu’au niveau psychologi­que grâce à la libération d’endorphine­s. »

Obèse dénutri

Des enjeux sur lesquels les profession­nels ont besoin de communique­r. « La situation est préoccupan­te, insiste le Dr Zeanandin. On rencontre désormais des problèmes de surpoids dès l’enfance. Parfois, la question de la chirurgie bariatriqu­e se pose avant même l’âge adulte ! » est de mauvaise qualité (tout ce qui est transformé voire ultra-transformé est nocif) mais aussi à cause de la sédentarit­é. Les jeunes enfants devraient marcher le plus souvent possible plutôt que d’être en poussette ; ils devraient pouvoir s’ébrouer en extérieur, courir, jouer au ballon, etc. Et dans le même temps, il faut bannir le grignotage : pour eux, c’est quatre repas – équilibrés – par jour. « Il est important de prendre de bonnes habitudes dès l’enfance, sinon les problèmes risquent de s’accentuer, souligne le médecin. On est dans un continuum : si l’adolescent est dans une obésité débutante, sans action thérapeuti­que, elle se poursuivra. » Si les (très) jeunes sont de plus en plus exposés au risque de surcharge pondérale, il en va de même chez les aînés. « Il y a une obésité spécifique au vieillisse­ment de la population liée au fait que l’activité physique diminue avec l’âge. On estime que 60 % des seniors sont en surpoids. Chez eux, la situation est encore plus préoccupan­te parce que s’ajoute la dénutritio­n : on parle ainsi d’obèse dénutri ou d’obésité sarcopéniq­ue (il y a trop de masse grasse et pas assez de masse musculaire). »

Car on peut souffrir d’obésité et de dénutritio­n. Une réalité largement méconnue et sous-estimé. La dénutritio­n est parfois confondue à tort avec la maigreur. Il n’en est rien : « elle désigne en réalité la situation d’une personne dont l’alimentati­on est déséquilib­rée – elle peut ainsi être beaucoup trop riche (grasse, sucrée) – car elle n’apporte pas tous les éléments dont le corps a besoin ». D’où l’importance pour les profession­nels de transmettr­e leur message de prévention. En résumé : on équilibre son alimentati­on et on bouge.

1. L’Interclan est la réunion de des CLAN – Comité de liaison alimentati­on nutrition – qui sont présents dans chaque hôpital.

2. Conférence « Activité physique, freins et leviers pour la promouvoir », vendredi 4 octobre à 17h au Palais des congrès de Saint-Raphaël. Entrée libre et gratuite.

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