Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Champion du monde... àans!
À 16 ans, le Raphaëlois possède un palmarès impressionnant dans sa catégorie : record de France du 5 km, champion du monde de course en montagne… Rencontre avec un athlète prometteur
Tous les lundis, notre rubrique Dans le vestiaire avec… vous permet de faire connaissance avec un acteur du sport local. Cette semaine : Hugo Schropfer, un jeune athlète de l’ASMLF, champion du monde et de France de course en montagne et recordman français du km route.
Quel est votre parcours sportif ?
Avant de faire de l’athlétisme, j’ai testé un peu tout : du judo, du tennis, du handball. Depuis cinq ans, je suis licencié à l’AMSLF. Au début, je m’étais lancé pour le plaisir, juste histoire de me dépenser. Puis, rapidement, je me suis mis à la compétition et j’ai beaucoup aimé. J’ai progressé petit à petit jusqu’à obtenir de très bons résultats dans la catégorie cadet.
D’où vous vient cette passion de la course ?
Avant l’athlétisme, je courrais déjà seul parce que j’aimais ça. C’était une façon d’extérioriser tout ce qui m’énervait, de me défouler. Depuis que je suis licencié, le groupe de demi-fond est un peu une famille pour moi. Il y a de la compétitivité, on participe à de belles compétitions, on vit de beaux moments. Être champion de France et du monde comme cette année, c’est magnifique. Plus le temps passe, plus j’ai envie de me surpasser.
Qu’est-ce qui vous procure le plus de plaisir ?
Aller au bout de soi-même et repousser ses limites. Même quand les jambes sont coupées, c’est pouvoir tenir jusqu’à la ligne d’arrivée grâce au mental. Donner son maximum, surtout pendant les compétitions avec les meilleurs, c’est l’une des plus fortes sensations qu’on puisse imaginer.
Quelle est la personne qui a le plus marqué votre jeune carrière ?
Je pense que mes deux coachs en cadet, Yves Brénier et Teddy Butet, sont très importants. Teddy est très proche de moi et il sait parfaitement me parler et me motiver. J’ai eu un déclic mental avec lui. Avant, j’abandonnais très vite et je me reposais seulement sur mes qualités physiques. Maintenant, j’arrive à me surpasser et à atteindre des objectifs avec la tête... même si le corps lâche. Par exemple, à Nice en fin de saison dernière, j’ai réussi à décrocher un superbe chrono au mental (’’’ sur mètres, soit la quatrième meilleure performance française cadet ).
Quel est le moment le plus fort que vous ayez vécu ?
Sans hésitation, mon titre de champion du monde de course en montagne au mois d’août à Suse en Italie. Être là avec plein de nations différentes, l’Italie, la Turquie, les États-Unis… c’est impressionnant. Il y avait le staff de l’équipe de France à nos côtés, un kiné, un docteur, un coach tactique qui nous a donné la stratégie à adopter en course. C’est juste inoubliable : sur les quatre Français, on est trois à finir sur le podium ! J’ai mis du temps à réaliser, je ne savais même pas que j’étais le premier de la course à l’arrivée !
Vous avez eu de superbes résultats cette année. Quel est votre objectif maintenant ?
Je passe en catégorie junior cette saison, donc le niveau va augmenter. Avec l’équipe de l’AMSLF, on va essayer d’aller chercher la médaille d’or au championnat de France de cross. Il y a aussi le championnat de France de course en montagne où on va viser une médaille.
Envisagez-vous de devenir athlète professionnel ?
J’aimerais bien. Se lever le matin pour aller courir, c’est un rêve. Mais après, c’est compliqué. Il faut vraiment être au top niveau pour pouvoir vivre de l’athlétisme. Je vais tout faire pour y arriver, mais on verra bien si c’est possible ou non.
Comment conciliez-vous vos études et votre importante pratique sportive ?
Je m’entraîne cinq fois par semaine, mais les études ne sont pas vraiment un problème. Je suis dans une classe section sportétude avec des horaires aménagés, ce qui me permet de travailler convenablement en parallèle du sport.
Avez-vous déjà eu envie d’arrêter l’athlétisme ?
Il y a eu des moments difficiles. Cet été, avant les Mondiaux de course en montagne, j’ai eu une tendinite à la rotule par exemple. Mais ce n’est pas une simple blessure comme celle-là qui va me donner envie d’arrêter. La course, c’est ma passion et encore pour un long moment je pense.
Dans quel domaine comptezvous
poursuivre vos études ?
J’adore le sport en général, donc l’objectif c’est d’intégrer une licence STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives). Après, deux possibilités me conviennent : soit je perce au haut niveau et je peux vivre de l’athlétisme, soit je fais en sorte de travailler dans le milieu du sport, en étant entraîneur par exemple.
Vous courrez sur des distances variées. Comptez-vous vous spécialiser sur une distance précise ?
Plus tard, je serai bien obligé, oui. Je me prédestine à des distances longues, km et plus. Pour le moment j’en profite pour courir sur toutes les distances de fond chez les catégories jeunes (du mètres au km).
Avez-vous déjà été approché par d’autres clubs ?
Il y a des universités aux ÉtatsUnis qui m’ont envoyé des mails pour intégrer des projets de formation liés à l’athlétisme, mais je ne suis pas intéressé.
Êtes-vous rémunéré ?
Non. Mais j’ai gagné de l’argent sur mes dernières performances. La région m’a donné euros pour le titre de champion de France et j’attends euros
pour mon titre de champion du monde. Personnellement, je cherche également un sponsor. Comme pour trouver un emploi, j’ai envoyé mon CV et mes motivations à des marques qui peuvent potentiellement être intéressées. Mais, étant jeune, c’est très compliqué à avoir, surtout pour une discipline peu reconnue comme la course en montagne. Même en étant champion du monde !