Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Acteur de sa retraite » Les gagnants… et les perdants

François-Xavier Selleret, directeur général de l’Agirc-Arrco

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Qui seront les gagnants, qui seront les perdants de la future réforme des retraites ? « C’est difficile à dire. Et ce n’est pas la meilleure manière de présenter le système. » François-Xavier Albouy n’aime guère les présentati­ons trop souvent clivantes des mesures à venir. A fortiori sur un terrain aussi délicat.

Pour le directeur de recherche de la chaire « Transition­s démographi­ques, transition­s économique­s », « autant le rapport Delevoye est un peu optimiste en disant que tout le monde va y gagner, autant nous ne voyons pas d’effet très massif. Mais il faut absolument se doter du régime de base. »

Les perdants seront-ils les bénéficiai­res des 42 régimes spéciaux, des cheminots aux policiers ? Pas si évident, pour François-Xavier Albouy. «Ilyauncons­ensus assez général pour réexaminer les montants des régimes spéciaux. Mais il faut le faire en tenant compte de la pénibilité, et en respectant un minimum les engagement­s pris à l’embauche. »

« Il manque un peu de souffle »

Les perdants sont-ils plutôt à chercher du côté des profession­s libérales, des médecins aux notaires, des avocats aux pilotes ? Certains craignent de voir disparaîtr­e leur trésor de guerre. Mais pour François-Xavier Albouy, «ilfaut qu’ils comprennen­t que leurs réserves ne sont pas éternelles, et qu’il faut les considérer à l’aune de l’évolution démographi­que de leur profession demain. C’est la clé de voûte du contrat social. » Àce stade, l’économiste constate que la réforme « manque un peu de souffle. » Côté CGT, le verdict est plus brutal : « Les gagnants ? Ce sont les banquiers et tous les organismes qui font de l’assurance-vie et du plan d’épargne retraite. Les perdants ? Ce sont tous les acteurs du monde du travail, quel que soit leur régime ou leur statut », assène Régis Mezzasalma, conseiller confédéral CGT sur le dossier des retraites.

Régis Mezzasalma estime que son syndicat, lui aussi, est lésé dans l’affaire. « Après bientôt deux ans de concertati­on, aucune de nos propositio­ns n’est retenue dans les 130 pages du rapport Delevoye ! À quoi bon y être ? Les grands axes de la réforme sont déjà fixés. Et on voit que nous ne sommes pas les seuls à être mécontents. D’autres catégories socioprofe­ssionnelle­s commencent à s’apercevoir qu’elles vont y laisser des plumes… »

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