Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Des réponses à trouver

Les Toulonnais, et Patrice Collazo en premier chef, ne s’expliquent pas le marasme de Brive. A froid, une fois l’incompréhe­nsion digérée, il va vite falloir rebondir

- FANNY ROCA

Samedi, par un temps printanier et une météo parfaite pour jouer au rugby, les Brivistes ont fait « ce qu’ils voulaient faire », selon les mots, sans prétention aucune, de Jeremy Davidson, l’entraîneur irlandais de cette formation corrézienn­e. «Onavitevuq­ue Toulon était une équipe très dangereuse. Mais on a été bon en conquête, on a réalisé une très bonne performanc­e défensive et on a été précis dans les zones de marques. C’est parfait. » Et simple.

Pas toujours brillants mais toujours solidaires et sérieux sur les bases, les Cabistes ont effectivem­ent appliqué leur plan, qui n’avait rien d’un mystère, à la lettre. Bien aidés, certes, par le non-match des Toulonnais. « Ce n’est pas un non-match ,réfute Patrice Collazo. Mais au-delà de la qualité de Brive, qui n’a pas volé sa victoire, il faut qu’on arrête de donner autant de choses. Parce qu’après, on a beau marquer un essai de 100 mètres en se faisant 2000 passes au contact, si derrière c’est pour recevoir un renvoi, perdre le ballon, reprendre trois points et rester sous pression, je ne vois pas l’intérêt. Comme je ne vois pas l’intérêt d’avoir les ballons en touche, une mêlée performant­e et des avants qui avancent, quand derrière on jette le ballon comme un sac de plâtre et qu’on reprend la pression. »

« Il faut plus de respect

entre nous »

Il faut reconnaîtr­e que le manager toulonnais doit composer avec les blessures, qui, longue durée ou non, l’empêchent sans doute en partie de construire son plan de jeu. À l’image des changement­s effectués samedi, où l’on a vu des joueurs sortir du terrain puis revenir en jeu pour les besoins de l’équipe, souvent à des postes différents de celui qu’ils couvraient au départ... Mais c’est le lot de nombreuses équipes, qui ne disposent pas, en ces temps de Coupe du monde, de leurs effectifs au complet. Et cela n’explique pas tout. Sûrement pas, en tout cas, d’encaisser 39 points de cette manière, chez le promu, aussi motivé soit-il. Après la rencontre, Anthony Belleau a d’ailleurs évacué la question. Et Patrice Collazo, lui, va plus loin : « Je pense qu’il faut qu’on se respecte davantage entre nous. Qu’on respecte les intentions qu’on met à faire les choses et, surtout, qu’on comprenne que quand on fait une connerie, c’est toute l’équipe qui est impactée. Et comme on est déficient en terme de confiance - on l’a vu le week-end dernier quand on mène de 19 points et qu’on est capable de se faire remonter - les deux premiers ballons qu’on perd, on prend deux essais. Ça, ce ne sont pas des choses qu’on travaille à l’entraîneme­nt. On a beau travailler tout ce qu’on veut, des mêlées, des touches, des lancements, cela ne sert à rien si l’on ne met pas plus de rigueur, et, je le répète, plus de respect entre nous. »

« On est meilleur

que ça »

Lors d’un long trajet retour en bus qu’on imagine pénible, les Toulonnais ont probableme­nt poursuivi la « discussion » entamée la veille au fond d’un vestiaire tristounet. À froid, cette fois. On ignore si les mots échangés ont permis de faire avancer les choses.

Dans tous les cas, c’est sur le terrain qu’il faudra trouver des réponses. Cette semaine à l’entraîneme­nt, mais surtout dimanche face à La Rochelle. « On n’a plus qu’à rentrer et bien travailler, résume Daniel Ikpefan. Parce qu’un gros match nous attend le week-end prochain. (Samedi), on n’était pas tous sur la même page au bon moment. Mais on va gommer ces erreurs. Parce que je pense qu’on est meilleur que ça. »

 ?? (Photo AFP) ?? Isa et les Toulonnais n’auront pas grand-chose de positif à tirer de ce match.
(Photo AFP) Isa et les Toulonnais n’auront pas grand-chose de positif à tirer de ce match.

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